Le handisport algérien a fini par percer et engranger des médailles.
La participation algérienne handisport dans l’histoire des Jeux paralympiques (plus grand événement sportif pour les personnes handicapées) a glané un total de vingt-trois médailles (11 or, 04 argent et 08 bronze), dans seulement quatre éditions auxquelles les sportifs algériens ont pris part.
La première participation du handisport algérien aux Jeux paralympiques remonte aux JP de Barcelone (1992). A cette époque, l’Algérie qui s’était engagée en athlétisme et Goal-Ball, s’était classée 56e sur 83 pays participants.
En athlétisme, Bachir Zergoune a eu le mérite de se classer 7e en finale du 1500m, 6e au 5000m et 7e au 800m, alors que l’équipe de Goal-Ball s’était contentée d’une 12e et dernière place.
«Le plus important à l’époque pour les athlètes algériens était de vivre de nouvelles sensations autres que les compétitions nationales, régionales et continentales», explique le président de la fédération, M.Noureddine Nemer Korichi.
Il affirme également que «les athlètes sélectionnés ont pu surtout côtoyer le haut niveau et ont su qu’une place sur le podium paralympique nécessite un travail de longue haleine et une grande persévérance».
Quatre années plus tard à Atlanta (USA, 1996), le handisport algérien a fait une grande percée, puisqu’il a confirmé la nette progression des athlètes qui ont réussi à inscrire l’Algérie au tableau des pays médaillés dans des Jeux paralympiques.
Avec sept médailles (2 or, 2 argent et 3 bronze), l’Algérie s’est classée 40e dans un classement qui comprend 104 pays.
La palme d’or est revenue à la révélation de ces JP1996, Mohamed Allek (T36) qui, à lui seul, a réussi à damer le pion à des adversaires pourtant mieux lotis en moyens de préparation. Allek a remporté l’or du 100m et 200m, avec à la clé deux records du monde (12.03 et 24.32).
Mohamed a donné de l’appétit à ses coéquipiers qui ont étoffé le palmarès de l’Algérie. Faouzi Bellal (T34-37) a ajouté trois médailles: une en argent au 5000m, et deux de bronze au 800m et 1500m. Youcef Boudjeltia (T12) a pu, lui aussi monter sur la 2e place du podium au 400m.
La dernière médaille, celle en bronze, remportée par l’Algérie dans cette édition est celle de Bachir Zergoune au 800m (T44-36).
La troisième présence algérienne aux JP (Sydney, 2000) était encore meilleure sur la couleur des médailles remportées et le classement final réalisé. En effet, l’Algérie s’était classée à la 38e place sur 111 pays, grâce à son champion du monde et paralympique Mohamed Allek qui s’est adjugé trois médailles d’or. Celles du 100m, 200m et 400m, avec à la clé, deux nouveaux records du monde, au 100m (11.99) et au 400m (54.66).
Une performance qui restera dans les annales du handisport mondial et algérien tout particulièrement.
Cette performance du chef de file du handisport algérien, n’avait pas laissé indifférents les responsables de la fédération qui avaient décidé de revoir la politique du développement de ce sport en Algérie, et trouver des compagnons à Allek pour les futures compétitions internationales dont les Jeux paralympiques qui clôturent un cycle de quatre années d’un travail très dur. Il y a lieu d’enregistrer avec satisfaction la participation du powerlifteur, Djamel Meziani (60kg) qui s’était classe 6e lors de la finale sur douze participants avec une charge de 165kg. Sa compatriote, Annab Saliha (48kg), n’a pas pu confirmer ses charges habituelles.
Cette nouvelle politique de la promotion du handisport en Algérie qui a pris quatre longues années, a donné ses fruits aux 12es Paralympiques de Grèce.
En effet, l’Algérie avait présenté une forte délégation composée de 20 athlètes dans trois disciplines (athlétisme, judo et power lifting).
La dernière édition disputée à Athènes est ainsi la plus prolifique avec treize médailles au total (6 or, 2 argent et 5 bronze) et une 25e place au tableau final des médailles sur 135 pays classés. Un résultat historique pour le handisport algérien qui avait pris part à trois disciplines, à savoir, l’athlétisme, le judo et le powerlifting.
L’édition athénienne des Jeux paralympiques avait marqué l’émergence de nouveaux talents, tels Samir Nouïoua (double champion olympique au 1500m et 5000m, et médaillé d’argent au 800m), le judoka Nine Messaoud, devenu à l’occasion le premier champion paralympique africain et arabe en judo, et les plus anciens de tous, les concouristes Karim Bettina (or au poids + record du monde (7.64m) et une bronze au club, Safia Djelal (or au javelot + record du monde (30.90m), et Nadia Medjmedj (or au poids + record du monde (9.79m). Avec ces performances et résultats, les athlètes du handisport algérien ont placé la barre très haut ce qu’ils vont tenter à Pékin de confirmer avec les (anciens et nouveaux) athlètes qualifiés pour les Jeux paralympiques de 2008.