Le muet comme si on y était
(ehh bein ca change de Brice de Nice )
Premier gros coup de coeur du Festival : « L'artiste », de Michel Hazanavicius. Un projet fou, muet noir et blanc tourné à Hollywood. Jean Dujardin est géant en star du muet mi-Fairbanks mi-Gene Kelly qui refuse le changement. Avec Hazanavicius, le silence sera peut-être d'or.
Génial ! Enchanteur ! Emotionnel, drôle et sensoriel. Le muet, comme si on y était. Après la 3D des Pirates des Caraïbes, voici le noir et blanc de L'artiste. C'est pleinement Cannes, pleinement le cinéma !
Le film de Michel Hazanavicius, introduit sur le tard dans la compétition, est notre premier gros coup de cœur du Festival – il reste encore douze films à voir et pas des moindres. Singulier dans le projet, raffiné dans la stylisation de la réalité des années 20, nourri du cinéma de Murnau, porté par des acteurs plus vrais que nature dans leur rôle muet et s'offrant comme une magnifique déclaration d'amour au cinéma.
En deux mots, L'artiste parle de la déchéance d'une star du muet (Jean Dujardin) qui, avec l'arrivée du parlant qu'elle dédaigne, va sombrer dans l'oubli. A contrario, une jeune figurante (Bérénice Béjo) saisit l'opportunité de cette « révolution » pour accéder au firmament des stars. On y danse, on y chante, on joue des claquettes et le mélodrame de l'amour. Tout cela sans le son et tourné à Hollywood, berceau mythique du cinéma. Hazanavicius y a puisé une grâce et l'esprit vif des grands pionniers pour aborder, sans lourdeur, une réflexion sur le temps qui passe et la terreur que peut susciter le changement.
Le film magistralement mis en scène et jamais dans la pantomime ou l'objet arty fourmille de trouvailles. Hazanavicius, le réalisateur des OSS117, relève son audacieux défi et laisse éclater sa dimension de grand réalisateur en revenant à l'essence même du cinéma. Avec ce film, il nous ramène à notre émerveillement d'enfant.
Quant aux acteurs, ils sont épatants, de Bérénice Béjo en figurante qui en veut à John Goodman, le producteur. Totalement dans l'essentiel des sentiments à créer. Même le chien, fidèle compagnon de l'artiste, est génial.
Mais étendons-nous sur Jean Dujardin, ses cheveux gominés, sa fine moustache, ses pantalons bien coupés. L'Amérique a Douglas Fairbanks, Gene Kelly, Clark Gable et George Clooney. La France, elle, a Dujardin. Irrésistible dans la gloire et la déchéance, dans le rire et l'émotion.
Potentiellement palmable ce film, ses acteurs, son metteur en scène ? Sans hésitation. Car avec Hazanavicius, le silence est d'or.
(ehh bein ca change de Brice de Nice )
Premier gros coup de coeur du Festival : « L'artiste », de Michel Hazanavicius. Un projet fou, muet noir et blanc tourné à Hollywood. Jean Dujardin est géant en star du muet mi-Fairbanks mi-Gene Kelly qui refuse le changement. Avec Hazanavicius, le silence sera peut-être d'or.
Génial ! Enchanteur ! Emotionnel, drôle et sensoriel. Le muet, comme si on y était. Après la 3D des Pirates des Caraïbes, voici le noir et blanc de L'artiste. C'est pleinement Cannes, pleinement le cinéma !
Le film de Michel Hazanavicius, introduit sur le tard dans la compétition, est notre premier gros coup de cœur du Festival – il reste encore douze films à voir et pas des moindres. Singulier dans le projet, raffiné dans la stylisation de la réalité des années 20, nourri du cinéma de Murnau, porté par des acteurs plus vrais que nature dans leur rôle muet et s'offrant comme une magnifique déclaration d'amour au cinéma.
En deux mots, L'artiste parle de la déchéance d'une star du muet (Jean Dujardin) qui, avec l'arrivée du parlant qu'elle dédaigne, va sombrer dans l'oubli. A contrario, une jeune figurante (Bérénice Béjo) saisit l'opportunité de cette « révolution » pour accéder au firmament des stars. On y danse, on y chante, on joue des claquettes et le mélodrame de l'amour. Tout cela sans le son et tourné à Hollywood, berceau mythique du cinéma. Hazanavicius y a puisé une grâce et l'esprit vif des grands pionniers pour aborder, sans lourdeur, une réflexion sur le temps qui passe et la terreur que peut susciter le changement.
Le film magistralement mis en scène et jamais dans la pantomime ou l'objet arty fourmille de trouvailles. Hazanavicius, le réalisateur des OSS117, relève son audacieux défi et laisse éclater sa dimension de grand réalisateur en revenant à l'essence même du cinéma. Avec ce film, il nous ramène à notre émerveillement d'enfant.
Quant aux acteurs, ils sont épatants, de Bérénice Béjo en figurante qui en veut à John Goodman, le producteur. Totalement dans l'essentiel des sentiments à créer. Même le chien, fidèle compagnon de l'artiste, est génial.
Mais étendons-nous sur Jean Dujardin, ses cheveux gominés, sa fine moustache, ses pantalons bien coupés. L'Amérique a Douglas Fairbanks, Gene Kelly, Clark Gable et George Clooney. La France, elle, a Dujardin. Irrésistible dans la gloire et la déchéance, dans le rire et l'émotion.
Potentiellement palmable ce film, ses acteurs, son metteur en scène ? Sans hésitation. Car avec Hazanavicius, le silence est d'or.