Comment les verts voient le caire

Bougherra, Antar Yahia et bezzaz
Comment les verts voient le caire


Si la grande affiche entre Égypte-Algérie approche à grandes enjambée et que tout les moyens inéluctables ont été assurés par la FAF, la grande inquiétude réside en le rétablissement des deux pièces maîtresses, à savoir Madjid Bougherra et Antar Yahia.

a rrivés avant-hier à Florence, les deux éléments ne sont pas sûrs de prendre part au match de samedi prochain et pour cause, le défenseur de Bochum n’est toujours pas remis de la blessure contractée à la cuisse lors d’un entraînement alors que Bougherra n’a toujours pas tapé sur le ballon. En tout cas, la FAF est en train de faire le nécessaire afin que ces deux joueurs soient opérationnels le jour J. D’ailleurs, le médecin de Bohum se trouve depuis quelques jours à Coverciano, sa mission consiste à remettre les blessés sur pied avant le grand rendez-vous. Bougherra, qui est arrivé à Florence tôt dans la matinée du lundi, est décidé à faire tout son possible pour être de la partie samedi prochain. “Je n’ai toujours pas retapé sur un ballon. Donc, je ne peux rien affirmer pour le moment”, déclare-t-il. Et d’ajouter : “Je vais faire tout mon possible pour être présent sur le terrain. Il est certain que je ne vais pas laisser tomber l’équipe dans ces moments.” L’autre cadre de l’équipe, qui s’est blessé tout récemment, est le défenseur central international de Bochum, Anther Yahia. Ce dernier, faut-il le signaler, souffre d’une déchirure à la cuisse gauche. Yahia a contracté cette blessure lors d’un entraînement au lendemain d’un match de Bundesliga et les médecins de son club lui avaient conseillé un repos forcé de 15 jours pour se rétablir. Armé d’une volonté farouche à être présent sur le terrain samedi prochain, reste qu’il n’est pas certain de le voir d’entrée face aux Pharaons. D’ailleurs, le joueur n’est arrivé que dimanche soir au centre de préparation des équipes italiennes de Coverciano. Si certains sont optimistes quant à la participation de Antar Yahia, pour d’autres, ses chances de jouer face à l’Égypte sont minimes puisque la nature de sa blessure demande plus de temps, et de ce fait, il ne pourra pas jouer l’intégralité de la rencontre. C’est pour cette raison que, pour pallier une éventuelle défection, le sélectionneur national, Rabah Saâdane, a convoqué pour ce stage le défenseur central de l’ESS, Abdelkader Laïfaoui qui avait déjà fait ses preuves sous le maillot vert face à l’Uruguay. C’est dire tous ces gros nuages qui assombrissent l'horizon des Verts, alors que ces derniers se trouvent à quatre-vingt-dix minutes d'une qualification historique pour le Mondial-2010 en Afrique du Sud.

A J-3 du match Egypte-Algérie
Des supporters Algériens bloqués au Caire sans billet


L’information s’est répandue telle une traînée de poudre dans la capitale égyptienne, Le Caire, parmi les Algériens résidant ici et surtout ceux qui se sont déplacés pour assister au match de samedi prochain.

Les 2 000 billets d’entrée au stade ont été “rapatriés” à Alger sur décision des autorités algériennes pour être vendus sur le sol algérien. Lundi, les 2 000 billets ont été en effet remis par l’ambassade d’Algérie au Caire à Air Algérie qui les a donc acheminés à Alger. L’information nous a été du reste confirmée hier par le chargé de l’information au niveau de l’ambassade, M. Baghdadi. Il était convenu depuis le départ que l’ambassade n’allait pas se charger de la vente des billets. “Ce n’est pas notre rôle. Alors nous les avons effectivement remis à Air Algérie pour une distribution en Algérie”, nous a-t-il confirmé. Selon une autre source, la démarche concernant la vente de billets en Algérie est encore floue et devrait se passer à Alger, mais au profit de qui, sachant que des agences de voyages ont déjà organisé des voyages en Égypte spécialement pour ce match avec le billet compris dans la prestation de voyage ? Mais le plus grave dans cette affaire est qu’ils sont nombreux les Algériens déjà arrivés au Caire pour voir la rencontre de football en espérant acheter le billet sur place. Or, il faut savoir que les autorités égyptiennes ont décidé qu’en dehors des 2 000 billets réservés à la partie algérienne, aucun sésame ne sera cédé aux Algériens. Même ceux qui s’aventureront à l’acheter au marché noir risquent d’être refoulés le jour du match du stade. Omar, rencontré devant l’agence d’Air Algérie, est désarçonné. “Je suis venu d’Alger pour voir le match et là je découvre que les billets seront vendus à Alger ! ce n’est pas normal, j’ai déboursé mes économies pour voir l’équipe de mon pays et voilà que je risque de rater l’événement. Que vais-je faire ? Dois-je retourner à Alger pour ramener le billet ?” dit-il sur un ton amer. Il attend des nouvelles de l’ambassade pour trouver une solution. “L’ambassade a promis de nous aider, nous attendons. Dans le pire des cas, je vais acheter le billet chez les Égyptiens où je vais entrer au stade en harraga !” ajoute-t-il. Un fan des verts de Relizane avoue qu’il n’a rien compris à la situation. “je ne sais pas pourquoi ils ont pris cette décision de vendre les billets à Alger, alors que le match se déroule au Caire. Nous avons été pris au dépourvu, il fallait dire ça bien avant, maintenant c’est trop tard, j’espère juste qu’il n’y aura pas de passe-droits”, souligne-t-il.
Affaire à suivre !

J-2 DU MATCH EGYPTE-ALGERIE AU CAIRO STADIUM
Les Algériens ne jurent que par la victoire

A j-2 du match ةgypte-Algérie, la capitale est aux couleurs du onze national. Des drapeaux placés aux quatre coins de la ville et une ambiance festive sont observés dans les rues d’Alger.

Voitures frappées des rubans rouge, vert et blanc avec des filles à bord déployant au vent l’emblème national et le tout sur fond de musique et des youyous qui fusent de part et d’autre. Malgré l’atmosphère festive, les algérois sont un peu sous tension ; ils ont tous le cœur serré et craignent une défaite face aux Pharaons. Mohammed, étudiant en interprétariat, rencontré devant la faculté centrale, est optimiste. “on n’a pas besoin de gagner, un match nul nous suffira. On fera 1 à 1 et avec l’aide de Dieu, on se qualifiera”, prie-t-il. “j’ai tout un programme le jour du match. Je verrai le match avec les jeunes du quartier, il y aura un écran géant, de la musique, des drapeaux, la totale quoi.” Cette “positive attitude” n’est pas partagée par l’ami de Mohammed, qui pense que les Verts vont perdre. Il argumente ses propos en disant qu’il n’est “pas trop foot”, et du fait que plusieurs joueurs sont blessés.
Par ailleurs, ils soulignent que grâce au football, les algériens sont heureux et s’aiment. “L’équipe nationale a réuni les algériens. Faire oublier les problèmes aux algériens c’est le plus important.” Même son de cloche pour une étudiante en interprétariat. “D’habitude, je ne suis pas le foot, mais cette fois-ci, c’est différent. Je suis stressée et j’ai peur qu’on perde contre les égyptiens. Je ne doute pas de la qualité du jeu de nos poulains, mais il ne faut pas oublier que c’est une grande équipe qu’il y a en face.” Un groupe de jeunes chômeurs rencontrés à la rue Maurice-Audin, croient en la victoire. “Avec les résultats réalisés jusqu’à l’heure, nous avons toutes les chances de gagner. Le moral est au beau fixe, nous n’avons aucune pression, contrairement aux égyptiens, de plus la qualité de jeu du onze national est meilleure que celle des Pharaons. Nous avons un jeu professionnel et on gagnera avec un score de 1 à 0”, ont-ils pronostiqué. L’un des jeunes suivra le match à la cité universitaire, où il nous rapportera avec fierté que plusieurs chambres sont transformées et que la cité-U vit au rythme du match. “Plusieurs étudiants ont accroché le drapeau national dans leur chambre. Tout le monde ne parle que de la rencontre de samedi. De plus, pour la rencontre, la direction va installer un écran géant dans la cour, on verra le match tous ensemble”. Bouzid, qui est un mordu du ballon rond, rencontré dans un café à la rue Larbi Ben-M’hidi, affiche un sentiment mitigé entre la confiance et la crainte de ce que réservent les supporters égyptiens à nos compatriotes. Pour lui, ce sera une rencontre très difficile, même si les algériens ont une grande chance de vaincre les pharaons. “Les égyptiens savent que nous avons plus de chances de remporter la rencontre, alors ils ont sorti la rencontre de son cadre ; la presse égyptienne fait dans le chauvinisme extrême. Ils veulent nous faire peur et nous terroriser. Ils ne gagneront jamais 3 à 0, car pour leur malheur, nous avons une équipe qui se réveille au bon moment, contrairement à eux. Je déplore toute cette animosité à notre égard, car quel que soit le résultat, ce n’est qu’un match de foot.” Notre interlocuteur a aussi exprimé son inquiétude face à ce qui attend les supporters algériens à Oum Dounia et l’accueil qui leur sera réservé. “Que Dieu soit avec les 2 000 algériens qui vont assister au match au Cairo stadium. Ils devront faire attention, car la guerre ne sera pas que sur le terrain ; ils risquent d’être agressés”, redoute-t-il. La “fièvre des verts” s’est emparée de tout le monde, partout où on va, on entend des jeunes, garçons ou filles, fredonner des chansons composées spécialement pour la rencontre de samedi. Liamine, jeune âgé de 16 ans, rencontré chez un disquaire, venu acheter un des nombreux CD concoctés pour soutenir l’équipe nationale, ne cache pas son stress : “je n’ai pas peur, mais je crains la défaite. On gagnera Inch’Allah.” Un sentiment paradoxal mais compréhensible. En effet, le jeune nous a confié que dans un match de foot, comme dans tous les sports d’ailleurs, tout est possible. “Pour le match, et avec les jeunes du quartier à Belouizdad, nous avons tout préparé : des fumigènes, des drapeaux et nous avons même peint trois voitures avec les couleurs du drapeau national. on suivra tous ensemble le match. Ce sera un jour de fête et le plus important, c’est la qualification ; si on la décroche, on défilera trois jours et trois nuits”, nous a-t-il confié. Pour sa part, Mme Charef, fonctionnaire et mère de 4 garçons, qui était en train d’acheter des CD, nous a révélé qu’elle a peur. “J’ai vraiment peur que mon cœur lâche. L’amour du pays coule dans mes veines. Et avec l’aide de dieu, on gagnera Inch’Allah.” Elle a ajouté qu’elle va voir la rencontre avec toute sa famille. “Nous allons préparer un dîner comme on le fait lors des fêtes. Il y aura la famille au complet.”
La ferveur des supporters du onze national est montée crescendo ces derniers mois. pour la rencontre de samedi, bien que le stade ne compte que 2 000 supporters, les joueurs algériens savent que 32 millions de cœurs ne battront ce jour-là que pour les soutenir afin de décrocher la qualification tant attendue pour le mondial.

l’EN se rend aujourd’hui en Égypte : Les Verts à l’assaut des pyramides

C’est aujourd’hui que notre sélection nationale de football ralliera, à partir de Florence, la capitale égyptienne Le Caire sur un vol spécial affrété par la compagnie aérienne nationale en prévision de sa confrontation face à l’Egypte prévue ce samedi au Caïro Stadium, dans le cadre de la 6e et dernière journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2010.

La sélection nationale, en regroupement depuis samedi dernier au centre technique de la Fédération italienne à Florence, a bouclé hier son 4e jour de stage dans une ambiance très particulière, avec une détermination sans faille dans le but d’exaucer le vœu des Algériens qui rêvent de voir l’Algérie dans le plus grand rendez-vous sportif planétaire qu’abritera l’Afrique du Sud l’été prochain, après 24 ans d’absence. Les nouvelles des Verts, qui peaufinent activement leur préparation, sont très rassurantes, notamment du côté de l’infirmerie qui s’est vidée de tous ses blessés, avec Bougherra Madjid, Karim Ziani et Karim Matmour, qui se sont entraînés le plus normalement du monde hier en attendant le retour de Antar Yahia, seul élément dont la blessure aux adducteurs est jugée plus ou moins sérieuse et dont la participation ne devrait être tranchée qu’aujourd’hui ou au plus tard demain à l’occasion de la dernière séance d’entraînement que les capés de Saâdane effectueront sur le terrain du Caïro Stadium à l’heure de la rencontre (18h30 heure algérienne).

Histoire de décompresser de l’énorme pression qui monte crescendo à l’approche de la confrontation face à l’Egypte, le sélectionneur national a donné quartier libre aux joueurs, hier matin, pour une visite de deux heures dans la ville de Florence. Ensuite, l’ensemble de l’effectif était convié à une séance d’entraînement à partir de 15h, suivie d’une réunion technique vers 18h. Les coéquipiers de Rafik Saïfi prendront part dès cet après-midi à leur dernière séance d’entraînement au niveau du centre technique de la Fédération italienne, avant de rallier la capitale égyptienne tout de suite après en début de soirée, même si l’heure exacte de ce déplacement est soigneusement gardée secrète (probablement à 18h). Notre sélection, pour son séjour de deux jours en Egypte, sera pour rappel hébergée au niveau de l’hôtel Moevenpick où elle a réservé tout une aile de cette structure hôtelière, mitoyenne de l’aéroport international du Caire. Une délégation de huit personnes est déjà sur place pour préparer le séjour des Algériens à l’hôtel Moevenpick. L’équipe nationale a réervé une aile de 48 chambres et suites.

Des supporters des Verts ayant rejoint le Caire sans billet riquent de ne pouvoir accéder au stade pour assister au match. Leader du groupe C avec 13 points et une avance de trois points sur son adversaire du jour et concurrent immédiat pour cette unique place qualificative au Mondial, en l’occurrence l’Egypte, notre sélection qui semble bien partie pour décrocher une troisième participation à la phase finale d’un Mondial, après ceux de 1982 et 1986, n’aura besoin que du point du match nul ou bien d’une défaite de moins de deux buts d’écart pour décrocher son ticket qualificatif au Mondial face à une équipe égyptienne condamnée à s’imposer par une différence de trois buts, ce qui dénote la délicatesse et la sensibilité de la rencontre de ce samedi.




Par T. A. S