Doha : la plus américaine des villes du monde arabe
Voyage au pays des 900 000 princes
L’atterrissage de l’avion n’est pas encore achevé lorsqu’on est déjà superbement frappé par le décor architectural qu’offre la ville de Doha, la capitale du Qatar, cette presqu’île à l’origine désertique, située dans le golfe Persique, entre l’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis.
En sortant de l’aéroport international de cette ville, on n’est pas plus frappé par la torride chaleur, dépassant les 35° déjà en avril, et le fort taux d’humidité que par ce décor qui se dresse devant nous telle une carte postale. “À Doha, on est forcément pris par une daoukha”, ironise un visiteur d’une journée. Sur cette immense route qui mène droit vers la ville et sur laquelle on ne croise que des véhicules des plus luxueux que l’industrie automobile a pu construire, tels les Jaguar, les limousines, les 4x4 de différentes marques et autres grosses cylindrées, d’impressionnantes et imposantes tours, abritant des bureaux, des centres d’affaires et de luxueux hôtels, nous dit-on, bordent presque partout la voie. Ces tours d’une hauteur à donner le vertige sont séparées par de spacieux jardins soigneusement entretenus et joliment, plutôt artistiquement, décorés avec différentes espèces de fleurs. Il serait difficile d’imaginer que de tels espaces verts pourraient exister dans un pays aussi désertique, notamment lorsqu’on apprend que l’alimentation en eau au Qatar se fait essentiellement à travers le dessalement d’eau de mer. De surcroît, comme tout le reste des espaces de la ville, ces jardins sont frappants par leur propreté.
C’est sur la corniche du bord de mer, dans l’ouest de la baie, West Bay, le plus prestigieux quartier de Doha, que le plus gros des tours est réalisé. Une véritable pépinière de tours. Au premier coup d’œil, on croirait qu’il suffirait d’être sur le toit d’une de ces tours pour pouvoir toucher le ciel du doigt. Elles sont toutes d’une conception futuriste qui rompt radicalement avec la traditionnelle architecture arabe. Ce n’est certes pas une ville des État-Unis d’Amérique, mais une ville arabe qui s’est tout simplement inspirée du gigantisme américain. Au milieu de ces très hautes tours, voilà enfin un building à architecture mauresque. “C’est le musée d’art islamique”, nous dit un chauffeur philippin. Le pragmatisme américain ainsi que son gigantisme ne se dévoilent et ne se révèlent en tout cas pas seulement dans l’architecture de ces hauts buildings, mais presque dans tout ce qui s’entreprend dans ce pays qui semble préparer à grande allure l’après-pétrole en diversifiant son économie.
Doha mise sur le tourisme d’affaires
Pourtant pays pétrolier et troisième exportateur de gaz naturel après la Russie et l’Iran, le Qatar investit le tourisme à pas de géant. Le New York Times a récemment nommé le Qatar en tant que destination culturelle de l’année et également neuvième destination dans sa liste. “Où aller en 2009”, a-t-on appris à travers un magazine spécialisé dans le tourisme à Doha. Pourtant, tout semble être mis en place pour augmenter l’attractivité de ce pays en tant que destination pour les visiteurs et attirer la clientèle la plus sophistiquée, c'est-à-dire à la recherche du confort ultime. Le même magazine fait savoir que pour les cinq prochaines années, le Qatar compte injecter encore 17 milliards de dollars pour faire du pays une destination encore plus attrayante et devenir ainsi un centre international d’affaires et de loisirs. L’autorité en charge du tourisme compte atteindre 29 000 chambres pour hommes d’affaires d’ici 2012 et 80 000 à l’horizon 2016. L’annonce la plus importante faite récemment, c’est la construction de 112 centres d’exposition qui, une fois achevés en 2012, seront les 9es plus grands bâtiments du monde.
Un archipel artificiel entièrement dédié au tourisme est également en voie de réalisation. Les autorités en charge du tourisme dans cette monarchie sont en négociation avec les tour-opérateurs afin d’intégrer ce pays de 11 437 km2 dans leurs cartes de croisière dans le Moyen- Orient. C’est dire que le Qatar mise sur le tourisme d’affaires. Un des piliers sur lequel repose désormais la préparation de l’après-pétrole au Qatar.
Sur la route de West Bay, située à une quinzaine de minutes en voiture de l’aéroport international de Doha, une géante pancarte révèle suffisamment la philosophie économique du pays. “Devenir propriétaire au Qatar”, est-il écrit sur cette pancarte sur laquelle sont inscrits également des numéros à contacter.
C’est une sorte d’appel aux investisseurs étrangers pour lesquels le pays a déjà ouvert ses portes depuis bien longtemps. Évoquant l’investissement étranger à Doha, un Algérien rencontré à Doha nous a raconté qu’une femme d’affaires algérienne vivant en Europe a récemment réalisé son investissement en un temps record, alors qu’avant de venir au Qatar, elle s’est rapprochée des autorités algériennes dans l’espoir d’investir en Algérie où elle voulait réaliser un village touristique suisse, mais à chaque fois qu’elle est en face d’un responsable algérien, il lui demande qu’elle lui cède une habitation dans le village en question.
Au côté du tourisme, le pays dirigé par le prince héritier cheikh Hamad Bin Khalifa Al Thani, qui a succédé à son père en juin 1995, compte aussi développer d’autres secteurs. Mais avec quelle main-d’œuvre ? Sûrement… étrangère !
Doha : la ville où tous les autochtones sont des princes
En déambulant dans les immenses et interminables rues et boulevards de Doha, on ne peut pas se soustraire à cette impression qu’on est dans une ville désertée par ses habitants. Curieux ! La ville de Doha compte pourtant à elle seule un peu plus de 400 000 habitants, mais quasiment point d’êtres humains dans les rues si ce n’est ceux qu’on aperçoit de loin sur les chantiers encore en construction. “Ce ne sont pas des qataris”, nous dit un chauffeur de taxi répondant dans un anglais parfait à notre interrogation. Ils sont pour la plupart philippins, chinois, sri-lankais et indiens venant travailler à Doha, précise-t-il tout en soulignant que pour apercevoir du monde dehors, il faut plutôt prendre la destination des vieux quartiers de Doha. “Les Qataris sont riches, ils sont tous des princes, ils ont l’un des plus élevés niveaux de vie dans le monde et n’ont donc pas besoin de travailler. Ceux d’entre eux qui travaillent sont pour la plupart dans les administrations”, nous confie un étranger aux yeux bridés. En effet, de l’intérieur de l’avion jusqu’à l’hôtel, les seuls Qataris que nous avons eu à croiser, c’était au niveau de la douane, sinon durant les soirées dans les grands hôtels aux tarifs à donner le tournis, en train de siroter un thé ou à partager un dîner en famille ou entre amis.
Dans les hôtels aussi luxueux soient-ils, le personnel est aussi toujours étranger, mais tout comme les Qataris, ils sont d’une gentillesse et d’une hospitalité inimaginables. Des étrangers parmi lesquels les Algériens sont curieusement très rares. “Au Qatar, on se méfie un peu des Algériens”, nous confie-t-on. Toujours est-il, au rythme avec lequel se développe l’économie, il est clair que la main-d’œuvre étrangère ne peut que faire l’affaire du Qatar dont le nombre d’habitants avoisine 1,7 million d’habitants, à 95% musulmans, selon les chiffres officiels, alors que le nombre d’autochtones ne dépasse pas 900 000.
Ces autochtones n’occupent dans leur majorité que les postes prestigieux. Pour cela, ils y sont bien préparés. Ils ne vont pas aux États-Unis ou en Europe pour se former, ils ont importé les universités américaines chez eux, en plus de celles qu’ils ont réalisées eux-mêmes. Six universités de renommée mondiale, à savoir la Virginia Commonwealth University, la Weill Cornell Medical College, la Texas A&M University, la Carnegie Mellon University, la Georgetown School of Foreign Service et la Northwestern University, ont ouvert leurs portes à Doha depuis 1998.
Bien que souvent dans leur accoutrement traditionnel, à savoir un voile qui couvre jusqu’aux yeux pour les filles et une gandoura et un turban rouge et blanc épinglé par deux couronnes qu’on confondrait aisément avec les roues d’un vélo, pour les hommes, tout le monde manie parfaitement l’anglais, devenu la langue la plus courante, même si l’arabe est la langue officielle du Qatar. Toute la nouvelle génération d’étudiants semble s’être déjà familiarisée avec les nouvelles technologies. Il suffit de se rendre à Education City, cette cité ultramoderne qui compte 45 nationalités et consacrée à la recherche et à l’éducation, et aborder n’importe quel sujet avec des étudiants qataris pour comprendre la place accordée par la monarchie au savoir, à la recherche, à la science et surtout aux nouvelles technologies. C’est justement dans ce même esprit d’encourager la recherche scientifique que la fondation du Qatar pour l’éducation, la science et le développement de la société a été créée en 1995 par le prince cheikh Hamad bin Khalifa Al Thani et présidée par son épouse cheikha Mozah bint Nasser Al Missned.
La Qatar Foundation mise aujourd’hui sur l’invention arabe
La fondation du Qatar compte plusieurs départements, dont celui de la recherche qui a été créé pour développer une communauté scientifique dans l’émirat. Ce dernier a déjà accueilli plusieurs conférences internationales dans les domaines de la biotechnologie, de la nanotechnologie et de la recherche sur les cellules souches.
Un fonds national pour la recherche a été également créé pour soutenir les efforts de recherche et de l’innovation scientifique. Entre autres projets réalisés dans le cadre du programme de la fondation du Qatar, un parc scientifique et technologique, une infrastructure ultramoderne et d’envergure internationale, a été ouvert récemment pour accompagner cette dynamique de promotion des sciences. C’est dans ce sens qu’à côté de plusieurs programmes pluridisciplinaires, celui nommé “stars of science”, conçu sous forme de programme de télé-réalité auquel participent 16 jeunes sélectionnés dans 11 pays arabes. À travers ce programme panarabe, qui sera diffusé dans tout le monde arabe du 29 mai au 26 juin et pour lequel des sommes faramineuses ont été dépensées, le Qatar recherche des projets scientifiques et technologiques d’étudiants les plus innovants pour les encourager eux et les carrières scientifiques dans le monde arabe. Peut-être, entre autres, dans le but inavoué mais qui se voit en filigrane d’empêcher la fuite du génie et des cerveaux arabes vers les États-Unis et l’Europe.
En tout cas, il est clairement établi que tout ce qui s’entreprend au Qatar, particulièrement dans sa capitale Doha, démontre à quel point ce pays du Golfe Persique — l’un des plus petits en termes de superficie dans le Golfe — est en train de prendre de l’avance sur le reste des pays du monde arabe.
S. L.
Voyage au pays des 900 000 princes
L’atterrissage de l’avion n’est pas encore achevé lorsqu’on est déjà superbement frappé par le décor architectural qu’offre la ville de Doha, la capitale du Qatar, cette presqu’île à l’origine désertique, située dans le golfe Persique, entre l’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis.
En sortant de l’aéroport international de cette ville, on n’est pas plus frappé par la torride chaleur, dépassant les 35° déjà en avril, et le fort taux d’humidité que par ce décor qui se dresse devant nous telle une carte postale. “À Doha, on est forcément pris par une daoukha”, ironise un visiteur d’une journée. Sur cette immense route qui mène droit vers la ville et sur laquelle on ne croise que des véhicules des plus luxueux que l’industrie automobile a pu construire, tels les Jaguar, les limousines, les 4x4 de différentes marques et autres grosses cylindrées, d’impressionnantes et imposantes tours, abritant des bureaux, des centres d’affaires et de luxueux hôtels, nous dit-on, bordent presque partout la voie. Ces tours d’une hauteur à donner le vertige sont séparées par de spacieux jardins soigneusement entretenus et joliment, plutôt artistiquement, décorés avec différentes espèces de fleurs. Il serait difficile d’imaginer que de tels espaces verts pourraient exister dans un pays aussi désertique, notamment lorsqu’on apprend que l’alimentation en eau au Qatar se fait essentiellement à travers le dessalement d’eau de mer. De surcroît, comme tout le reste des espaces de la ville, ces jardins sont frappants par leur propreté.
C’est sur la corniche du bord de mer, dans l’ouest de la baie, West Bay, le plus prestigieux quartier de Doha, que le plus gros des tours est réalisé. Une véritable pépinière de tours. Au premier coup d’œil, on croirait qu’il suffirait d’être sur le toit d’une de ces tours pour pouvoir toucher le ciel du doigt. Elles sont toutes d’une conception futuriste qui rompt radicalement avec la traditionnelle architecture arabe. Ce n’est certes pas une ville des État-Unis d’Amérique, mais une ville arabe qui s’est tout simplement inspirée du gigantisme américain. Au milieu de ces très hautes tours, voilà enfin un building à architecture mauresque. “C’est le musée d’art islamique”, nous dit un chauffeur philippin. Le pragmatisme américain ainsi que son gigantisme ne se dévoilent et ne se révèlent en tout cas pas seulement dans l’architecture de ces hauts buildings, mais presque dans tout ce qui s’entreprend dans ce pays qui semble préparer à grande allure l’après-pétrole en diversifiant son économie.
Doha mise sur le tourisme d’affaires
Pourtant pays pétrolier et troisième exportateur de gaz naturel après la Russie et l’Iran, le Qatar investit le tourisme à pas de géant. Le New York Times a récemment nommé le Qatar en tant que destination culturelle de l’année et également neuvième destination dans sa liste. “Où aller en 2009”, a-t-on appris à travers un magazine spécialisé dans le tourisme à Doha. Pourtant, tout semble être mis en place pour augmenter l’attractivité de ce pays en tant que destination pour les visiteurs et attirer la clientèle la plus sophistiquée, c'est-à-dire à la recherche du confort ultime. Le même magazine fait savoir que pour les cinq prochaines années, le Qatar compte injecter encore 17 milliards de dollars pour faire du pays une destination encore plus attrayante et devenir ainsi un centre international d’affaires et de loisirs. L’autorité en charge du tourisme compte atteindre 29 000 chambres pour hommes d’affaires d’ici 2012 et 80 000 à l’horizon 2016. L’annonce la plus importante faite récemment, c’est la construction de 112 centres d’exposition qui, une fois achevés en 2012, seront les 9es plus grands bâtiments du monde.
Un archipel artificiel entièrement dédié au tourisme est également en voie de réalisation. Les autorités en charge du tourisme dans cette monarchie sont en négociation avec les tour-opérateurs afin d’intégrer ce pays de 11 437 km2 dans leurs cartes de croisière dans le Moyen- Orient. C’est dire que le Qatar mise sur le tourisme d’affaires. Un des piliers sur lequel repose désormais la préparation de l’après-pétrole au Qatar.
Sur la route de West Bay, située à une quinzaine de minutes en voiture de l’aéroport international de Doha, une géante pancarte révèle suffisamment la philosophie économique du pays. “Devenir propriétaire au Qatar”, est-il écrit sur cette pancarte sur laquelle sont inscrits également des numéros à contacter.
C’est une sorte d’appel aux investisseurs étrangers pour lesquels le pays a déjà ouvert ses portes depuis bien longtemps. Évoquant l’investissement étranger à Doha, un Algérien rencontré à Doha nous a raconté qu’une femme d’affaires algérienne vivant en Europe a récemment réalisé son investissement en un temps record, alors qu’avant de venir au Qatar, elle s’est rapprochée des autorités algériennes dans l’espoir d’investir en Algérie où elle voulait réaliser un village touristique suisse, mais à chaque fois qu’elle est en face d’un responsable algérien, il lui demande qu’elle lui cède une habitation dans le village en question.
Au côté du tourisme, le pays dirigé par le prince héritier cheikh Hamad Bin Khalifa Al Thani, qui a succédé à son père en juin 1995, compte aussi développer d’autres secteurs. Mais avec quelle main-d’œuvre ? Sûrement… étrangère !
Doha : la ville où tous les autochtones sont des princes
En déambulant dans les immenses et interminables rues et boulevards de Doha, on ne peut pas se soustraire à cette impression qu’on est dans une ville désertée par ses habitants. Curieux ! La ville de Doha compte pourtant à elle seule un peu plus de 400 000 habitants, mais quasiment point d’êtres humains dans les rues si ce n’est ceux qu’on aperçoit de loin sur les chantiers encore en construction. “Ce ne sont pas des qataris”, nous dit un chauffeur de taxi répondant dans un anglais parfait à notre interrogation. Ils sont pour la plupart philippins, chinois, sri-lankais et indiens venant travailler à Doha, précise-t-il tout en soulignant que pour apercevoir du monde dehors, il faut plutôt prendre la destination des vieux quartiers de Doha. “Les Qataris sont riches, ils sont tous des princes, ils ont l’un des plus élevés niveaux de vie dans le monde et n’ont donc pas besoin de travailler. Ceux d’entre eux qui travaillent sont pour la plupart dans les administrations”, nous confie un étranger aux yeux bridés. En effet, de l’intérieur de l’avion jusqu’à l’hôtel, les seuls Qataris que nous avons eu à croiser, c’était au niveau de la douane, sinon durant les soirées dans les grands hôtels aux tarifs à donner le tournis, en train de siroter un thé ou à partager un dîner en famille ou entre amis.
Dans les hôtels aussi luxueux soient-ils, le personnel est aussi toujours étranger, mais tout comme les Qataris, ils sont d’une gentillesse et d’une hospitalité inimaginables. Des étrangers parmi lesquels les Algériens sont curieusement très rares. “Au Qatar, on se méfie un peu des Algériens”, nous confie-t-on. Toujours est-il, au rythme avec lequel se développe l’économie, il est clair que la main-d’œuvre étrangère ne peut que faire l’affaire du Qatar dont le nombre d’habitants avoisine 1,7 million d’habitants, à 95% musulmans, selon les chiffres officiels, alors que le nombre d’autochtones ne dépasse pas 900 000.
Ces autochtones n’occupent dans leur majorité que les postes prestigieux. Pour cela, ils y sont bien préparés. Ils ne vont pas aux États-Unis ou en Europe pour se former, ils ont importé les universités américaines chez eux, en plus de celles qu’ils ont réalisées eux-mêmes. Six universités de renommée mondiale, à savoir la Virginia Commonwealth University, la Weill Cornell Medical College, la Texas A&M University, la Carnegie Mellon University, la Georgetown School of Foreign Service et la Northwestern University, ont ouvert leurs portes à Doha depuis 1998.
Bien que souvent dans leur accoutrement traditionnel, à savoir un voile qui couvre jusqu’aux yeux pour les filles et une gandoura et un turban rouge et blanc épinglé par deux couronnes qu’on confondrait aisément avec les roues d’un vélo, pour les hommes, tout le monde manie parfaitement l’anglais, devenu la langue la plus courante, même si l’arabe est la langue officielle du Qatar. Toute la nouvelle génération d’étudiants semble s’être déjà familiarisée avec les nouvelles technologies. Il suffit de se rendre à Education City, cette cité ultramoderne qui compte 45 nationalités et consacrée à la recherche et à l’éducation, et aborder n’importe quel sujet avec des étudiants qataris pour comprendre la place accordée par la monarchie au savoir, à la recherche, à la science et surtout aux nouvelles technologies. C’est justement dans ce même esprit d’encourager la recherche scientifique que la fondation du Qatar pour l’éducation, la science et le développement de la société a été créée en 1995 par le prince cheikh Hamad bin Khalifa Al Thani et présidée par son épouse cheikha Mozah bint Nasser Al Missned.
La Qatar Foundation mise aujourd’hui sur l’invention arabe
La fondation du Qatar compte plusieurs départements, dont celui de la recherche qui a été créé pour développer une communauté scientifique dans l’émirat. Ce dernier a déjà accueilli plusieurs conférences internationales dans les domaines de la biotechnologie, de la nanotechnologie et de la recherche sur les cellules souches.
Un fonds national pour la recherche a été également créé pour soutenir les efforts de recherche et de l’innovation scientifique. Entre autres projets réalisés dans le cadre du programme de la fondation du Qatar, un parc scientifique et technologique, une infrastructure ultramoderne et d’envergure internationale, a été ouvert récemment pour accompagner cette dynamique de promotion des sciences. C’est dans ce sens qu’à côté de plusieurs programmes pluridisciplinaires, celui nommé “stars of science”, conçu sous forme de programme de télé-réalité auquel participent 16 jeunes sélectionnés dans 11 pays arabes. À travers ce programme panarabe, qui sera diffusé dans tout le monde arabe du 29 mai au 26 juin et pour lequel des sommes faramineuses ont été dépensées, le Qatar recherche des projets scientifiques et technologiques d’étudiants les plus innovants pour les encourager eux et les carrières scientifiques dans le monde arabe. Peut-être, entre autres, dans le but inavoué mais qui se voit en filigrane d’empêcher la fuite du génie et des cerveaux arabes vers les États-Unis et l’Europe.
En tout cas, il est clairement établi que tout ce qui s’entreprend au Qatar, particulièrement dans sa capitale Doha, démontre à quel point ce pays du Golfe Persique — l’un des plus petits en termes de superficie dans le Golfe — est en train de prendre de l’avance sur le reste des pays du monde arabe.
S. L.