L’île artificielle ou le vrai paradis
Comme pour se venger de la nature qui ne les a pas gâtés, les Japonais ont décidé de construire un paradis sur terre aux mille merveilles, nommé Odaiba.
D’emblée, notre accompagnateur avertit: «Il ne faut pas s’étonner, le train que nous allons prendre roule sans conducteur». Première surprise.
La deuxième: l’endroit vers lequel nous nous rendons est une île artificielle. Les Japonais ont construit sur l’eau. Il s’agit d’Odaiba, précise Ouail, Tunisien vivant au Japon depuis six ans pour préparer une thèse de doctorat après avoir fini brillamment ses études universitaires à Tunis.
La technologie au Japon est sans limites, constate-t-on chaque jour davantage. Notre guide a choisi de vivre sur cette ile bâtie par des hommes, dans un foyer pour étudiants. Pour y parvenir, nous traversons un long pont qui relie Tokyo à Odaiba. Daiba, en japonais, signifie forteresse. C’est un endroit féerique où les touristes affluent sans cesse, particulièrement le week-end.
A Odaiba, le touriste peut admirer sans se lasser les paysages qu’offre cette petite et non moins coquette cité. C’est cet endroit qu’a choisi la chaîne de télé privée «Fuji Télévision» pour y élire domicile. Le building qui abrite cette entreprise possède une architecture très particulière.
Un grand bâtiment carré avec, au dernier étage, une immense boule qui, la nuit tombée, change continuellement de couleur. Le visiteur peut également admirer un gigantesque pont qui s’appelle Rainbow Bridge. Il relie Tokyo à cette île. Le Rainbow Bridge est un pont suspendu au-dessus de la baie de Tokyo reliant les quais de Shibaura et l´île artificielle d’Odaiba à Minato.
Il a été achevé en 1993, peut-on lire sur un guide touristique. Le pont s´étend sur 570 mètres et porte trois lignes de transport: le métro Shuto Expressway d´Odaiba sur la plate-forme supérieure, une route, connue sous le nom de Rinkou Douro et la ligne du métro automatique Yurikamome, la plate-forme inférieure.
Le pont possède deux passages pour piétons séparés des côtés nord et sud. Le côté nord offre des vues du port de Tokyo et de la Tour de Tokyo tandis que le côté sud offre des vues de la baie de Tokyo.
Les deux passages ne sont utilisés que pendant certaines heures (de 9h à 21h en été; de 10h à 20h en hiver). Les tours soutenant le pont sont de couleur blanche, conçues pour être en harmonie avec l´horizon du centre de Tokyo vu d’Odaiba.
Des lampes sont placées sur les fils soutenant le pont, et illuminent la nuit par trois couleurs différentes, rouge, blanc et vert, grâce à l´énergie solaire emmagasinée pendant la journée. Odaiba est constituée de plusieurs tours en verre. Sur cette île, on retrouve la plus grande roue du Japon qui mesure 120 mètres de haut, explique Ouail. Le centre commercial Venus Fort est l’un des plus importants de Tokyo.
Des magasins énormes proposent, à des prix compétitifs, toutes sortes d’effets vestimentaires et d’objets pouvant servir de cadeau ou de souvenir du pays du Soleil-Levant.
Des restaurants de plusieurs nationalités attirent chaque jour des milliers de clients. Afin de rendre l’endroit plus attractif, ses concepteurs ont décidé d’ériger des statuts symboliques à l’image de la statue de la Liberté, plantée non loin de Venus Fort.
Les visiteurs la prennent d’assaut car trouvant original de pouvoir se prendre en photo devant la statue la plus célèbre au monde et ce, même s’il ne s’agit pas de la vraie. La ressemblance entre les deux est frappante. Le Musée des sciences maritimes est une autre merveille devant laquelle le visiteur s’immobilise systématiquement, car son architecture est très surprenante.
Il s’agit, en effet, d’un immense bateau, mais qui n’en est pas un. C’est une construction panoramique qui abrite le musée en question, explique Ouail. Au moment de notre passage, la nuit commence à tomber. Les centaines de lampes qui s’illuminent présentent sous un nouveau jour, plus sublime, l’île d’Odaiba.
Notre accompagnateur, bien que résidant à Odaiba depuis trois ans, tombe sous le charme à chaque fois. Il dit qu’un jour ne suffit pas pour tout voir. Il en faut plus. Car bien que s’agissant d’une petite île, Odaiba cache dans ses entrailles des tas de merveilles, construite avec patience et méticuleusement par des Japonais, décidés à faire de leur pays un vrai paradis sur terre comme pour se venger de la nature qui ne les a pas gâtés. En effet, outre le fait que le Japon est une zone à très grands risques sismiques, il connaît une grande instabilité géologique avec une activité volcanique fréquente causée par 86 volcans actifs. Mais, en visitant l’ile d’Odaiba, on conclut que l’homme peut parfois défier la nature. Surtout quand cet homme est un Japonais.