Federer veut boire la
Coupe
« SA MAJESTÉ » Federer fait son retour en Coupe Davis. Il rêve de conquérir le Saladier
d'Argent en 2009.
Si une Allemande, prénommée Hilde, a eu ce mercredi les honneurs de la presse vaudoise parce qu'elle était la 130.000e habitante officiellement inscrite au registre de la population de Lausanne, cette cité paisible posée au bord du lac Léman va vivre dans les prochains jours au rythme d'une autre star. Un homme de 27 ans que deux seules initiales (« RF ») suffisent à dénommer, et que l'on précède généralement de titres qui se passent de tout commentaire (« Sa Majesté » ou « Le Maître »).
Roger Federer n'est pas de Lausanne. Il est né à Bâle, à 200 kilomètres plus au nord, mais il a choisi la capitale du canton de Vaud pour accueillir les Belges à l'occasion de l'important match de barrage qui se disputera de vendredi à dimanche. « J'adore la Suisse romande », dit-il ainsi à qui veut bien l'entendre.
On veut bien le croire. Car avant de devenir le « RF » d'aujourd'hui, il a usé ses culottes à deux pas d'ici, au centre national suisse d'Ecublens. « J'ai vécu deux ans dans le coin. Alors, c'est très sympa d'y revenir, d'autant que Stan (Wawrinka, le nº2 suisse) est de Lausanne », avance-t-il en souriant.
Sur le lac Léman, certains pratiquent le ski nautique. L'on aperçoit même quelques petits voiliers qui ont levé l'ancre en raison d'une météo clémente. Le nº2 mondial, lui, signe des autographes dans la patinoire de Malley, située sur les hauteurs de la ville. En ce mercredi après-midi, les gamins étaient invités à suivre les entraînements de leur dieu. C'est l'antre du « Lausanne Hockey Club » qui servira de cadre au duel. Un endroit qui ne demande, nous dit-on, qu'à se transformer en chaudron. Les 6.400 places seront toutes occupées.
Pour des raisons de calendrier, Federer a souvent boudé le Saladier d'Argent, rayant de son calendrier les matchs du premier tour pour leur préférer, le sens du devoir reprenant alors le dessus, les matchs de barrage de septembre devant permettre à la Suisse de rester dans le groupe mondial. Sauf que, la dernière fois, lors d'un déplacement en Tchéquie en septembre 2007, les choses ne se sont pas passées comme « Sa Majesté » l'entendait. Vainqueurs de ses deux simples, il a perdu en double. Et puisque Wawrinka s'est loupé dans ses deux simples, la formation helvétique a bien dû se résigner à goûter aux affres de la deuxième division qu'elle est fermement décidée à quitter à la faveur d'une victoire contre les Belges.
« J'adore jouer en équipe, poursuit « Le Maître ». J'ai toujours adoré. C'est pour ça que j'aime le basket ou le foot. Quand j'ai reçu ma première convocation en Coupe Davis, j'avais 16 ans. C'était la plus belle chose qui pouvait m'arriver. Dans ce genre de compétition, l'ambiance est la clé du succès. Et nous l'avons en Suisse. C'est pourquoi Stan et moi nous entendons si bien. C'est quelque chose que nous avons construit au fil des ans. »
Cet amour déclaré pour une compétition qui a du mal à garder sa place dans le paysage tennistique international est-il réel ? Roger Jaunin est l'un des journalistes suisses qui connaît le mieux « RF ». Il dit sans détour : « Il est accro à la Coupe Davis ! Pour moi, il garde trois objectifs prioritaires : battre le record de victoires en Grand Chelem, gagner Roland Garros et remporter le Saladier d'Argent. » Et le journaliste du Matin de poursuivre : « Je me souviens particulièrement d'un Roumanie-Suisse en 2002. Le dimanche, Federer gagnait l'Open d'Australie à Melbourne. Le lundi, il accédait pour la première fois de sa carrière à la première place mondiale. Et le mardi, il préparait la rencontre… sur un court à Bucarest ! La Coupe Davis est aussi l'une des raisons pour lesquelles il a tellement aidé Wawrinka. Il l'a véritablement tiré vers le haut car il a senti qu'il pouvait devenir un excellent nº2 avec lequel il pourrait, un jour, remporter l'épreuve. » Même si « RF » ne l'a jamais clairement énoncé, la mission a été programmée pour 2009. Wawrinka, l'homme avec lequel il vient de gagner l'or olympique en double, est aujourd'hui un membre du top 10 mondial.
Ce sera donc l'année ou jamais car beaucoup considèrent que le Lausannois a atteint son plafond. Mais sur la route de la quête, il y a la Belgique dont « Sa Majesté », ou « Le Maître », garde un souvenir pénible. En 1999, il avait pleuré à chaudes larmes sous la canicule bruxelloise après avoir perdu ses deux simples, face à Christophe Van Garsse et, surtout, Xavier Malisse. « Roger Federer » s'écrivait alors encore en minuscules. Il était nº1 mondial junior, avait 18 ans et disputait son deuxième match de Coupe Davis. « C'est l'un des très mauvais souvenirs de ma carrière, jure-t-il aujourd'hui, tandis que les voiliers sont rentrés au port. Je suis très heureux d'affronter les Belges car je vais avoir l'occasion de prendre ma revanche. » Derrière le sérieux qu'il affiche sur les courts, « RF » est, paraît-il, le boute-en-train de l'équipe suisse. Ça ne l'empêche pas d'avoir la rancune tenace.
Coupe
« SA MAJESTÉ » Federer fait son retour en Coupe Davis. Il rêve de conquérir le Saladier
d'Argent en 2009.
Si une Allemande, prénommée Hilde, a eu ce mercredi les honneurs de la presse vaudoise parce qu'elle était la 130.000e habitante officiellement inscrite au registre de la population de Lausanne, cette cité paisible posée au bord du lac Léman va vivre dans les prochains jours au rythme d'une autre star. Un homme de 27 ans que deux seules initiales (« RF ») suffisent à dénommer, et que l'on précède généralement de titres qui se passent de tout commentaire (« Sa Majesté » ou « Le Maître »).
Roger Federer n'est pas de Lausanne. Il est né à Bâle, à 200 kilomètres plus au nord, mais il a choisi la capitale du canton de Vaud pour accueillir les Belges à l'occasion de l'important match de barrage qui se disputera de vendredi à dimanche. « J'adore la Suisse romande », dit-il ainsi à qui veut bien l'entendre.
On veut bien le croire. Car avant de devenir le « RF » d'aujourd'hui, il a usé ses culottes à deux pas d'ici, au centre national suisse d'Ecublens. « J'ai vécu deux ans dans le coin. Alors, c'est très sympa d'y revenir, d'autant que Stan (Wawrinka, le nº2 suisse) est de Lausanne », avance-t-il en souriant.
Sur le lac Léman, certains pratiquent le ski nautique. L'on aperçoit même quelques petits voiliers qui ont levé l'ancre en raison d'une météo clémente. Le nº2 mondial, lui, signe des autographes dans la patinoire de Malley, située sur les hauteurs de la ville. En ce mercredi après-midi, les gamins étaient invités à suivre les entraînements de leur dieu. C'est l'antre du « Lausanne Hockey Club » qui servira de cadre au duel. Un endroit qui ne demande, nous dit-on, qu'à se transformer en chaudron. Les 6.400 places seront toutes occupées.
Pour des raisons de calendrier, Federer a souvent boudé le Saladier d'Argent, rayant de son calendrier les matchs du premier tour pour leur préférer, le sens du devoir reprenant alors le dessus, les matchs de barrage de septembre devant permettre à la Suisse de rester dans le groupe mondial. Sauf que, la dernière fois, lors d'un déplacement en Tchéquie en septembre 2007, les choses ne se sont pas passées comme « Sa Majesté » l'entendait. Vainqueurs de ses deux simples, il a perdu en double. Et puisque Wawrinka s'est loupé dans ses deux simples, la formation helvétique a bien dû se résigner à goûter aux affres de la deuxième division qu'elle est fermement décidée à quitter à la faveur d'une victoire contre les Belges.
« J'adore jouer en équipe, poursuit « Le Maître ». J'ai toujours adoré. C'est pour ça que j'aime le basket ou le foot. Quand j'ai reçu ma première convocation en Coupe Davis, j'avais 16 ans. C'était la plus belle chose qui pouvait m'arriver. Dans ce genre de compétition, l'ambiance est la clé du succès. Et nous l'avons en Suisse. C'est pourquoi Stan et moi nous entendons si bien. C'est quelque chose que nous avons construit au fil des ans. »
Cet amour déclaré pour une compétition qui a du mal à garder sa place dans le paysage tennistique international est-il réel ? Roger Jaunin est l'un des journalistes suisses qui connaît le mieux « RF ». Il dit sans détour : « Il est accro à la Coupe Davis ! Pour moi, il garde trois objectifs prioritaires : battre le record de victoires en Grand Chelem, gagner Roland Garros et remporter le Saladier d'Argent. » Et le journaliste du Matin de poursuivre : « Je me souviens particulièrement d'un Roumanie-Suisse en 2002. Le dimanche, Federer gagnait l'Open d'Australie à Melbourne. Le lundi, il accédait pour la première fois de sa carrière à la première place mondiale. Et le mardi, il préparait la rencontre… sur un court à Bucarest ! La Coupe Davis est aussi l'une des raisons pour lesquelles il a tellement aidé Wawrinka. Il l'a véritablement tiré vers le haut car il a senti qu'il pouvait devenir un excellent nº2 avec lequel il pourrait, un jour, remporter l'épreuve. » Même si « RF » ne l'a jamais clairement énoncé, la mission a été programmée pour 2009. Wawrinka, l'homme avec lequel il vient de gagner l'or olympique en double, est aujourd'hui un membre du top 10 mondial.
Ce sera donc l'année ou jamais car beaucoup considèrent que le Lausannois a atteint son plafond. Mais sur la route de la quête, il y a la Belgique dont « Sa Majesté », ou « Le Maître », garde un souvenir pénible. En 1999, il avait pleuré à chaudes larmes sous la canicule bruxelloise après avoir perdu ses deux simples, face à Christophe Van Garsse et, surtout, Xavier Malisse. « Roger Federer » s'écrivait alors encore en minuscules. Il était nº1 mondial junior, avait 18 ans et disputait son deuxième match de Coupe Davis. « C'est l'un des très mauvais souvenirs de ma carrière, jure-t-il aujourd'hui, tandis que les voiliers sont rentrés au port. Je suis très heureux d'affronter les Belges car je vais avoir l'occasion de prendre ma revanche. » Derrière le sérieux qu'il affiche sur les courts, « RF » est, paraît-il, le boute-en-train de l'équipe suisse. Ça ne l'empêche pas d'avoir la rancune tenace.
