Créationnistes contre évolutionnistes
Trois clés pour mieux comprendre la polémique
Comment la vie apparaît-elle ? Est-elle due à des conditions naturelles, comme le prétendent les évolutionnistes ou à l’intervention d’une intelligence, comme l’avancent les néo-créationnistes, partisans du dessein intelligent (ID en anglais) ? A défaut d’avoir une réponse, voici trois questions expliquées par chacun des camps.
L’homme descend-il du singe ?
Ce que dit la théorie de l’évolution. Les hommes et le chimpanzé ont un ancêtre commun, un singe hominoïde. Les espèces se sont séparées il y a 8 à 9 millions d’années. Les lignées divergentes ont ensuite évolué chacune de son côté. Les gorilles ou les chimpanzés sont donc des cousins éloignés de l’homme, mais en aucun cas des frères ou des pères. Ce que dit la théorie de l’ID. Le séquençage des deux génomes (homme et singe) a mis en évidence une similitude génétique de 95 %. Mais sommes-nous différents de 5% ? En fait, cela représente 125 millions de mutations. Le nombre de gènes humains est d’environ 25 000, l’homme étant constitué de milliards de milliards de cellules. Un minuscule ver plat, le nématode Caenorhabtidis elegans, est composé de 959 cellules dont 302 neurones. Il renferme 13 000 gènes, soit la moitié de ceux de notre espèce ! Concilier nombre de gènes et chromosomes d’une espèce donnée à sa complexité biologique est l’un des casse-tête de la théorie de l’évolution.
Qui des protéines ou DE L’ADN est apparu en premier ?
Ce que dit la théorie de l’évolution. Jusqu’à présent, 4423 génomes de différentes espèces ont été déchiffrés, rendant compte de l’énorme information génétique véhiculée. Le ménage cellulaire actuel requiert l’ADN, l’ARN et les protéines. Les évolutionnistes avancent que le monde ARN a précédé celui de l’ADN avant l’apparition des protéines. Comment ? Pour eux, un laps de temps conséquent peut assembler spontanément de telles informations intelligentes de chaque espèce, l’une après l’autre. Ce que dit la théorie de l’ID. Les évolutionnistes n’ont en fait pas trouvé la solution car, selon leur théorie, si une tornade passe dans une casse de pièces d’avions, un Boeing 777 peut être reconstitué si le processus se répète des millions de fois ! Or selon la seconde loi de la thermodynamique (entropie), si on laisse les choses au hasard, l’univers tend vers le chaos.
Où sont les formes intermédiaires de l’évolution ?
Ce que dit la théorie de l’évolution. Une espèce donne naissance à une autre. Cela suppose l’existence d’espèces intermédiaires qui auraient foisonné. Darwin disait que l’absence de fossiles de ces espèces de transition mettait sa théorie en difficulté, mais il était enthousiaste quant aux futures découvertes paléontologiques. Plus de 150 années après, les paléontologues peinent à dénicher ces formes mi-oiseau mi-reptile. Ce que dit la théorie de l’ID. Au contraire, on assiste à l’extinction de plusieurs espèces. Revenons à notre espèce Homo sapiens : les néo-darwiniens ont affirmé que Australopithecus afarensis, ayant vécu il y a presque 5 millions d’années, pourrait être l’ancêtre le plus ancien de l’homme. Mais la découverte de nouveaux fossiles au Tchad en 2002, rapportée par Nature, brouille les arbres phylogénétiques de la théorie de l’évolution. Les fossiles en question appartenaient à un spécimen humain, Sahelanthropus tchadensis, qui aurait vécu il y a 7 millions d’années !
Avec la collaboration de Belkacem Meghzouchene, généticien
Par [url=mailto://]Mélanie Matarese[/url]