vous avez sûrement remarqué ces trois derniers jours les chaînes françaises hablouna avec ce ALAIN BERNARD
voila un article et on disccutera aprés
Pourquoi tant de records dans les bassins de natation ? La double amélioration de la marque mondiale la plus médiatique - celle du 100 m nage libre - réalisée par le Français Alain Bernard en demi-finale puis en finale des championnats d'Europe, vendredi 21 et samedi 22 mars, avant qu'il ne batte également le record du monde du 50 m, dimanche 23 mars, relance cette question à cinq mois des Jeux olympiques de Pékin.
Ces dix dernières années, les bassins ont fait peau neuve, les nageurs aussi. Deux lignes d'eau libres encadrent les huit destinées à la course, afin de mieux absorber les vagues et remous créés par les nageurs en action revêtus, depuis 1999-2000, de combinaisons optimisant leur pénétration dans l'eau. Le nombre de compétitions internationales banalisant les affrontements au plus haut niveau a également doublé depuis les années 1990. Mais la technologie et le calendrier ne suffisent pas à expliquer la multiplication des records.
"La natation nécessite une adaptation à un milieu non naturel pour l'homme, et l'histoire de cette activité est extrêmement récente", rappelle Didier Chollet, chercheur spécialisé dans la technique de la natation et entraîneur durant 22 ans de l'équipe de France universitaire. Le crawl n'a été, en effet, inventé qu'en 1893 et nagé pour la première fois aux JO de Paris en 1900. Le papillon, d'abord utilisé dans les années 1930 comme une variante de la brasse, n'est répertorié par la Fédération internationale de natation (FINA) comme une nage à part entière que depuis 1953, alors que l'homme court, saute ou lance le disque en compétition depuis l'Antiquité.
"La natation se réglemente au fur et à mesure, poursuit Didier Chollet. Alors qu'en athlétisme on a, par exemple, dû limiter la portée des javelots, en natation on augmente la tolérance dans les aspects techniques. L'évolution potentielle des performances en natation est donc plus importante, et un record du monde à 45 secondes sur 100 m libre d'ici trente ou quarante ans fait partie des possibilités statistiques."
L'Institut de recherche biomédicale et d'épidémiologie du sport (Irmes) a publié, le 6 février, une analyse des records établis en athlétisme, natation, cyclisme, patinage de vitesse et haltérophilie depuis les premiers Jeux olympiques de l'ère moderne en 1896. Il a atteint la conclusion qu'en 2027 la moitié des records du monde ne pourront plus être améliorés de "manière significative". Mais son directeur, Jean-François Toussaint, explique, lui aussi, que ce constat ne vaut pas pour la natation.
"Le record du monde du 100 m va être battu plusieurs fois cette saison", prédisait-il, juste après qu'Alain Bernard l'a amélioré pour la seconde fois en 24 heures, samedi 21 mars, ajoutant qu'"on peut encore gagner une seconde et demi à deux secondes sur cette distance car l'évolution des performances sur la deuxième moitié du XXe siècle montre qu'il y a une belle marge de progression statistique, mais cela prendra plusieurs années".
"PROGRESSION RÉGULIÈRE"
Sans ignorer que le dopage s'invite massivement et régulièrement pour brouiller les performances sportives, M. Toussaint souligne que c'est un "parcours cohérent et une progression régulière" qui ont amené Alain Bernard, "tout comme Laure Manaudou", à ses hautes performances des championnats d'Europe.
"A l'Irmes, nous étudions les records en tenant compte des performances des 10 meilleures spécialistes du moment dans une discipline, explique-t-il. Alain Bernard fait partie des tout meilleurs au monde qu'on pouvait attendre logiquement à ce niveau-là compte tenu de sa progression." Le nageur antibois avait réalisé la deuxième meilleure performance de tous les temps sur 100 m dès l'été 2007 et, pour M. Toussaint, ses records tout neufs n'ont rien d'"atypiques" comme peut l'être celui du 100 m féminin de Florence-Griffith Joyner en athlétisme (1988), qu'il qualifie d'"impasse épidémiologique". "Cette athlète s'était tellement détachée dans sa progression physiologique du groupe des 10 meilleures mondiales de son époque que c'est devenu anormal", conclut-il.
MM. Chollet et Toussaint sont d'accord sur les effets bénéfiques du port des nouvelles combinaisons ultra-légères et sans couture - comme celle d'Alain Bernard - sur la pénétration dans l'eau et la coordination du nageur. Mais le premier estime qu'elles profitent plus largement aux nageurs de longue distance et aux triathlètes. Le second considère ces secondes peaux comme "une réponse technologique à la limite physiologique qui n'a pas seulement un effet placebo". Alain Bernard, lui, ne s'interroge guère. Tout à l'euphorie de ses records, il a confié qu'il aurait nagé vite "même en pyjama".
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Pourquoi tant de records dans les bassins de natation ? La double amélioration de la marque mondiale la plus médiatique - celle du 100 m nage libre - réalisée par le Français Alain Bernard en demi-finale puis en finale des championnats d'Europe, vendredi 21 et samedi 22 mars, avant qu'il ne batte également le record du monde du 50 m, dimanche 23 mars, relance cette question à cinq mois des Jeux olympiques de Pékin.
"La natation nécessite une adaptation à un milieu non naturel pour l'homme, et l'histoire de cette activité est extrêmement récente", rappelle Didier Chollet, chercheur spécialisé dans la technique de la natation et entraîneur durant 22 ans de l'équipe de France universitaire. Le crawl n'a été, en effet, inventé qu'en 1893 et nagé pour la première fois aux JO de Paris en 1900. Le papillon, d'abord utilisé dans les années 1930 comme une variante de la brasse, n'est répertorié par la Fédération internationale de natation (FINA) comme une nage à part entière que depuis 1953, alors que l'homme court, saute ou lance le disque en compétition depuis l'Antiquité.
"La natation se réglemente au fur et à mesure, poursuit Didier Chollet. Alors qu'en athlétisme on a, par exemple, dû limiter la portée des javelots, en natation on augmente la tolérance dans les aspects techniques. L'évolution potentielle des performances en natation est donc plus importante, et un record du monde à 45 secondes sur 100 m libre d'ici trente ou quarante ans fait partie des possibilités statistiques."
L'Institut de recherche biomédicale et d'épidémiologie du sport (Irmes) a publié, le 6 février, une analyse des records établis en athlétisme, natation, cyclisme, patinage de vitesse et haltérophilie depuis les premiers Jeux olympiques de l'ère moderne en 1896. Il a atteint la conclusion qu'en 2027 la moitié des records du monde ne pourront plus être améliorés de "manière significative". Mais son directeur, Jean-François Toussaint, explique, lui aussi, que ce constat ne vaut pas pour la natation.
"Le record du monde du 100 m va être battu plusieurs fois cette saison", prédisait-il, juste après qu'Alain Bernard l'a amélioré pour la seconde fois en 24 heures, samedi 21 mars, ajoutant qu'"on peut encore gagner une seconde et demi à deux secondes sur cette distance car l'évolution des performances sur la deuxième moitié du XXe siècle montre qu'il y a une belle marge de progression statistique, mais cela prendra plusieurs années".
"PROGRESSION RÉGULIÈRE"
Sans ignorer que le dopage s'invite massivement et régulièrement pour brouiller les performances sportives, M. Toussaint souligne que c'est un "parcours cohérent et une progression régulière" qui ont amené Alain Bernard, "tout comme Laure Manaudou", à ses hautes performances des championnats d'Europe.
"A l'Irmes, nous étudions les records en tenant compte des performances des 10 meilleures spécialistes du moment dans une discipline, explique-t-il. Alain Bernard fait partie des tout meilleurs au monde qu'on pouvait attendre logiquement à ce niveau-là compte tenu de sa progression." Le nageur antibois avait réalisé la deuxième meilleure performance de tous les temps sur 100 m dès l'été 2007 et, pour M. Toussaint, ses records tout neufs n'ont rien d'"atypiques" comme peut l'être celui du 100 m féminin de Florence-Griffith Joyner en athlétisme (1988), qu'il qualifie d'"impasse épidémiologique". "Cette athlète s'était tellement détachée dans sa progression physiologique du groupe des 10 meilleures mondiales de son époque que c'est devenu anormal", conclut-il.
MM. Chollet et Toussaint sont d'accord sur les effets bénéfiques du port des nouvelles combinaisons ultra-légères et sans couture - comme celle d'Alain Bernard - sur la pénétration dans l'eau et la coordination du nageur. Mais le premier estime qu'elles profitent plus largement aux nageurs de longue distance et aux triathlètes. Le second considère ces secondes peaux comme "une réponse technologique à la limite physiologique qui n'a pas seulement un effet placebo". Alain Bernard, lui, ne s'interroge guère. Tout à l'euphorie de ses records, il a confié qu'il aurait nagé vite "même en pyjama".