La pelouse de la honte !
Que dire franchement de ce match amical Algérie-Bosnie, si ce n’est que ce fut tout simplement une parodie de football en raison d’une pelouse du stade du 5-Juillet impraticable et catastrophique. Hier, au temple Mohamed-Boudiaf, sur un véritable champ de patates, il n’y avait point de place pour le spectacle. Halilhodzic et la FAF regretteront certainement pendant longtemps d’avoir opté pour une telle pelouse alors que tout le monde savait qu’elle ne pouvait pas supporter le moindre “caprice” de la météo. Une fête gâchée en ce jour de célébration du 50e anniversaire de la création de la FAF.
Les Verts, qui devaient bénéficier d’un bon match de préparation en vue de la CAN face à un adversaire de taille, auront abîmé leurs guiboles presque pour rien avec en sus une défaite pas du tout bonne pour le moral. Une désolation incarnée par Riad Boudebouz qui a préféré au bout d’une seule mi-temps se soustraire à cette mascarade. “Vraiment, l’état du terrain a gâché la fête. C’est désolant de le dire, on ne pouvait pas jouer au football sur pareille pelouse. C’était vraiment compliqué pour ne pas dire impossible de faire circuler le ballon. C’est lamentable, alors que nous avions une occasion d’assister à un bon match entre une bonne équipe européenne et une bonne équipe africaine”, dit-il sur un ton amer. Feghouli en fera de même et quitte ses coéquipiers à la pause. Le sociétaire de Valence aux pieds onéreux, n’allait tout de même pas prendre le risque de se blesser dans la gadoue.
Pourtant, au coup d’envoi de la rencontre, les 22 acteurs ont fait preuve d’une grande envie d’offrir un spectacle de qualité. Pendant quelques minutes, le jeu s’anima. Sur un coup franc bien botté par le meneur de jeu de la sélection bosnienne, Misimovic, Doukha, très concentré, était à la parade, même si le tir était placé dans l’axe des buts. Une occasion à laquelle Aoudia répondit, trois minutes de jeu plus tard, par une autre opportunité de but, suite à un bon travail. Mais au lieu de servir deux coéquipiers, bien démarqués, l’avant-centre sétifien choisit maladroitement de tirer mollement dans les bras du gardien de la Bosnie, Begovic.
Le jeu s’anima donc quelque peu, les deux équipes veulent élever le rythme de jeu, mais la pelouse prend vite l’eau. La patinoire empêche les deux protagonistes de bien construire le jeu. Le ballon refuse de fuser et anéantit pas mal de combinaisons. Comme ce fut le cas avec ce but tout fait de Dzeko mais arrêté par… la pelouse gorgée d’eau (21’). Peu avant, Belkalem profite d’un joli centre de Feghouli pour mettre d’un joli heading la balle au fond des filets, mais l’arbitre malien Coulibaly refuse la réalisation algérienne pour une position de hors jeu, du reste évidente. Algériens et Bosniens firent contre mauvaise fortune bon cœur et tentent d’aller de l’avant et de développer leur jeu. À la 38’, Kadir réussit même à s’infiltrer à l’intérieur de la surface de réparation adverse mais sa remise butte encore sur… la pelouse.
Halilhodzic dégarnit son milieu et perd dans la gadoue
Décidément, au bout de quelques minutes de jeu, il n’y avait plus de place pour le football, même pas pour le pousse ballon… qui n’avançait plus. Dzeko revient à la charge à la 40’ et parvient à tromper Doukha d’un joli tir croisé. Mais, alors que le ballon prenait la direction des filets, une flaque d’eau sauve les Verts d’un but certain ! Un scénario loufoque que les Bosniens n’ont sans doute pas imaginé avant de venir en Algérie. Pour la même raison, Pjanic rate une autre occasion de scorer à la 46’. La pause citron tombait à pic pour arrêter la mascarade. En seconde période, le carnage footballistique allait se poursuivre avec encore plus de difficultés avec une pelouse… aux abois. Les deux équipes usent de longues passes pour sauter les flaques d’eau. À la 58’, d’une très belle reprise, Tedjar faillit surprendre le gardien bosnien.
Le néo-usmiste aurait pu faire sortir le public de sa torpeur. Mais rien n’y fit, même pas de quoi se réchauffer par cette soirée glaciale. En fin de match, Halilhodzic dégarnit son milieu et fait sortir coup sur coup Guedioura et Lacen pour incorporer deux attaquants, Gasmi et Boulemdaïs. La défense algérienne, comme la pelouse, déborde. Stevanovic d’un bon tir puissant faillit marquer mais Doukha sauve in extremis (87’). Mais ce n’était que partie remise puisque dans les temps morts Svraca marque le but de la victoire pour la Bosnie. Comme quoi, hier, les Verts ont perdu sur tous les plans. Lamentable !