Le Louvre se réinvente pour les arts de l’islam
Gwenaëlle Fellinger. Conservateur adjoint : près de 3000 m2 des origines de l’islam au XVIIIe siècle
Le département Arts de l’Islam du musée du Louvre, à Paris, a rouvert ses portes cette semaine. Depuis le 22 septembre, près de 3000 objets seront consacrés à une civilisation qui ne cesse de faire découvrir des raretés pour mieux combattre les idées préconçues.
- Pour quelle raison le département des Arts de l’islam avait-il été fermé ?
Les salles d’exposition permanentes du département des Arts de l’islam sont fermées depuis décembre 2007. Toutes les œuvres exposées antérieurement ainsi que celles en réserve ont fait l’objet d’un «chantier des collections» : elles ont été systématiquement documentées, mesurées, pesées, photographiées sous différents axes et dépoussiérées. Toutes les données recueillies sur les œuvres ont été intégrées dans une base de données. Les œuvres qui le nécessitaient ont également, dans un second temps, fait l’objet de restaurations plus poussées. Ce travail préalable à l’ouverture des nouveaux espaces était nécessaire et ne pouvait avoir lieu avec des espaces d’exposition ouverts au public. De plus, nous avions besoin d’espaces de travail et de réserve pour effectuer ces opérations. Les anciennes salles d’exposition, une fois fermées au public, nous ont permis de trouver cet espace et de mener à bien ce travail.
- Quels sont les nouveaux aspects de cette ouverture ?
Les nouveaux espaces du département sont plus de trois fois plus vastes que les espaces précédemment dévolus aux Arts de l’islam : ils couvrent désormais près de 3000 m². Le parcours est également très différent du parcours précédent. Il se déroule en quatre grands temps chronologiques (des origines au XIe siècle - du XIe au milieu du XIIIe siècles - du milieu du XIIIe au XVe siècles - du XVIe au XVIIIe siècles). Les outils de médiation (cartels, bornes multimédias, cartographie) sont également particulièrement innovants. C’est la première fois, par exemple, que des bornes multimédias sont intégrées dans un parcours muséographique au musée du Louvre et conçues d’emblée pour illustrer ce parcours.
- Comment avez-vous procédé aux investigations des œuvres sélectionnées ?
Nous avons choisi les œuvres exposées selon des critères scientifiques, historiques et esthétiques. Scientifiques, car les œuvres répondent aux thèmes que nous avons choisi d’illustrer dans chaque vitrine. Historiques, car elles sont représentatives d’une époque, d’une production ou d’un événement particulier. Esthétiques, car le musée du Louvre est un musée des beaux-arts et qu’il est aussi nécessaire de montrer de belles œuvres.
- Avez-vous des musées étrangers comme partenaires ?
Beaucoup de départements consacrés aux Arts de l’islam ont ou ont eu récemment des projets de rénovation ou de construction (par exemple, le Metropolitan Museum, dont les salles ont ouvert en 2011, le musée de Doha au Qatar, la David Collection de Copenhague, le musée de Berlin, etc. ). Les discussions avec nos collègues internationaux sont donc anciennes, mais nous n’avons pas de partenariat spécifique avec un musée en particulier.
- Quel serait, selon vous, le sentiment d’un spectateur venu découvrir ces 1300 ans d’histoire ?
Nous espérons que le visiteur pourra avoir une vue chronologique des différents aspects de la création artistique en terre d’islam, depuis le VIIe jusqu’au XIXe siècles, qu’il pourra appréhender la variété des productions (céramique, métal, verre, bois, stuc, textiles, arts graphiques, etc.), ainsi que les évolutions esthétiques.
- Comment avez-vous étudié la scénographie de l’emplacement des différentes pièces du département ?
La scénographie est l’œuvre de Renaud Piérard, muséographe, qui a travaillé en étroite collaboration avec l’équipe scientifique du département.
- Des colloques, discussions et autres tables rondes sont-ils prévus durant l’année ?
Oui. Une table ronde consacrée à l’architecture et à la muséographie, le 6 octobre, où des artistes contemporains sont appelés à intervenir au musée, en particulier Orhan Pamuk, Abbas Kiarostami et Walid Raad.
Samir Ardjoum
Gwenaëlle Fellinger. Conservateur adjoint : près de 3000 m2 des origines de l’islam au XVIIIe siècle
Le département Arts de l’Islam du musée du Louvre, à Paris, a rouvert ses portes cette semaine. Depuis le 22 septembre, près de 3000 objets seront consacrés à une civilisation qui ne cesse de faire découvrir des raretés pour mieux combattre les idées préconçues.
- Pour quelle raison le département des Arts de l’islam avait-il été fermé ?
Les salles d’exposition permanentes du département des Arts de l’islam sont fermées depuis décembre 2007. Toutes les œuvres exposées antérieurement ainsi que celles en réserve ont fait l’objet d’un «chantier des collections» : elles ont été systématiquement documentées, mesurées, pesées, photographiées sous différents axes et dépoussiérées. Toutes les données recueillies sur les œuvres ont été intégrées dans une base de données. Les œuvres qui le nécessitaient ont également, dans un second temps, fait l’objet de restaurations plus poussées. Ce travail préalable à l’ouverture des nouveaux espaces était nécessaire et ne pouvait avoir lieu avec des espaces d’exposition ouverts au public. De plus, nous avions besoin d’espaces de travail et de réserve pour effectuer ces opérations. Les anciennes salles d’exposition, une fois fermées au public, nous ont permis de trouver cet espace et de mener à bien ce travail.
- Quels sont les nouveaux aspects de cette ouverture ?
Les nouveaux espaces du département sont plus de trois fois plus vastes que les espaces précédemment dévolus aux Arts de l’islam : ils couvrent désormais près de 3000 m². Le parcours est également très différent du parcours précédent. Il se déroule en quatre grands temps chronologiques (des origines au XIe siècle - du XIe au milieu du XIIIe siècles - du milieu du XIIIe au XVe siècles - du XVIe au XVIIIe siècles). Les outils de médiation (cartels, bornes multimédias, cartographie) sont également particulièrement innovants. C’est la première fois, par exemple, que des bornes multimédias sont intégrées dans un parcours muséographique au musée du Louvre et conçues d’emblée pour illustrer ce parcours.
- Comment avez-vous procédé aux investigations des œuvres sélectionnées ?
Nous avons choisi les œuvres exposées selon des critères scientifiques, historiques et esthétiques. Scientifiques, car les œuvres répondent aux thèmes que nous avons choisi d’illustrer dans chaque vitrine. Historiques, car elles sont représentatives d’une époque, d’une production ou d’un événement particulier. Esthétiques, car le musée du Louvre est un musée des beaux-arts et qu’il est aussi nécessaire de montrer de belles œuvres.
- Avez-vous des musées étrangers comme partenaires ?
Beaucoup de départements consacrés aux Arts de l’islam ont ou ont eu récemment des projets de rénovation ou de construction (par exemple, le Metropolitan Museum, dont les salles ont ouvert en 2011, le musée de Doha au Qatar, la David Collection de Copenhague, le musée de Berlin, etc. ). Les discussions avec nos collègues internationaux sont donc anciennes, mais nous n’avons pas de partenariat spécifique avec un musée en particulier.
- Quel serait, selon vous, le sentiment d’un spectateur venu découvrir ces 1300 ans d’histoire ?
Nous espérons que le visiteur pourra avoir une vue chronologique des différents aspects de la création artistique en terre d’islam, depuis le VIIe jusqu’au XIXe siècles, qu’il pourra appréhender la variété des productions (céramique, métal, verre, bois, stuc, textiles, arts graphiques, etc.), ainsi que les évolutions esthétiques.
- Comment avez-vous étudié la scénographie de l’emplacement des différentes pièces du département ?
La scénographie est l’œuvre de Renaud Piérard, muséographe, qui a travaillé en étroite collaboration avec l’équipe scientifique du département.
- Des colloques, discussions et autres tables rondes sont-ils prévus durant l’année ?
Oui. Une table ronde consacrée à l’architecture et à la muséographie, le 6 octobre, où des artistes contemporains sont appelés à intervenir au musée, en particulier Orhan Pamuk, Abbas Kiarostami et Walid Raad.
Samir Ardjoum