Clijsters ne sera pas à Wimbledon. L’heure des choix a sonné!
Voilà, la (très mauvaise) nouvelle est tombée: suite sa blessure à la cheville, Kim Clijsters a été forcée de déclarer forfait pour Wimbledon.
Et dire que l’on pensait que cette année allait être tennistiquement merveilleuse pour la Belgique.
Essayez de vous replonger en fin 2010, puis en janvier 2011. Après quelques mois d’absence suite à une… blessure survenue sur le gazon de Wimbledon lors d’un match face à … Kim Clijsters, Justine Henin est revenue sur les courts pour affronter dans un premier temps la même Kim Clijsters dans un Sportpaleis archi-comble.
Bon, ok, ce match du 25 novembre 2010 ne restera pas dans les annales des grands matches mais c’est à cette occasion que Justine, à la surprise générale, annonça en conférence de presse qu’elle se verrait bien jouer les Jeux de Londres en double dames avec kim. C’est à cette occasion, aussi, que l’on a appris que les deux championnes avaient décidé de jouer la Fed Cup. La Dream Team était donc en place et on se disait à juste titre que rien ne pourrait venir enrayer la marche en avant du tennis féminin belge.
A peine six mois plus tard, il nous faut déchanter. D’une part, Justine Henin a mis fin à sa carrière. Elle n’a donc pas pu jouer en Fed Cup et, a fortiori, elle ne jouera pas le double dames l’an prochain à Londres. Et, d’autre part, après son superbe succès à l’Australian Open, Kim Clijsters a été perturbée par des blessures diverses.
Elle a donc dû abandonner face à Bartoli en huitièmes de finale à Indian Wells. Puis, après Miami, elle est revenue en Belgique où la faculté l’a mise au repos. Repos qui a pris fin pour Roland Garros où, sans doute en raison du manque de matches officiels, Kim a été battue par la très modeste Arantxa Rus au deuxième tour.
On se disait que la série noire prendrait fin sur le gazon vert: il n’en est rien. Hier, face à Oprandi, Kim s’est à nouveau blessée à la cheville, mais cette blessure n’aurait rien à voir avec la précédente. Ce qui ne change pas grand chose puisque la deuxième joueuse mondiale ne sera pas de la partie la semaine prochaine à Wimbledon et ne devrait reprendre le chemin des courts que dans un mois, pour se préparer pour la saison sur dur.
C’est une énorme mauvaise nouvelle.
Comment expliquer cette suite de blessures?
Est-ce uniquement la malchance?
S’agit-il des conséquences logiques d’une vie de joueuse professionnelle?
Est-ce, aussi, dû à quelques petites erreurs de gestion d’une étonnante saison? Sans doute s’agit-il en fait un peu de tout cela.
La malchance, évidemment. On a tous déjà été à un mariage, on a tous déjà dansé lors d’une soirée mais on ne s’est pas tous blessé comme l’a fait Kim au mariage de l’un de ses cousins. On est tous, déjà, tombé sur un terrain de tennis, sans pour autant s’occasionner une blessure grave.
Les conséquences logiques d’une vie de pro, aussi, of course. Je rappelle, juste pour mémoire, que lors de son départ à la retraite, Kim avait certes envie de devenir maman mais elle a aussi reconnu que son corps était usé. Voilà ce que l’on pouvait lire sur son site internet lors de l’annonce officielle de son départ à la retraite, en mai 2007, repris dans le soir du 6 mai:
“ Stopper à près de 24 ans, c’est très jeune, mais c’était si beau. J’aurais facilement pu continuer encore quelques mois et participer aux quatre tournois les plus lucratifs (les trois tournois du Grand Chelem et les Masters). L’argent c’est important, mais certainement pas le plus important dans ma vie », a-t-elle expliqué sur son site. « Toutes les heures destinées aux soins, la difficulté de quitter le lit le matin pour échauffer ses muscles pendant une heure, les préparatifs pour le mariage avec Brian qui prend beaucoup de temps… Tout cela faisait que c’était très difficile de continuer ».
Kim était fatiguée et épuisée. Son corps, ses muscles et ses os avaient il est vrai été mis à rude épreuve, d’autant que son jeu est tout, sauf fluide.Il est bien au contraire énergivore et demande beaucoup aux articulations.
Mais, bien avant 2007, déjà, on savait que Kim Clijsters devait faire attention. A la sortie de l’adolescence, son staff avait d’ailleurs annoncé que la faculté conseillait à Kim de ne pas jouer plus de 12 ou 15 tournois par saison. Un conseil qu’il lui fut impossible de tenir, bien évidemment.
Si le corps de Kim a été mis un petit peu au repos pendant sa première retraite, il est impossible qu’il ait été complètement guéri, complètement remis à neuf. Et, donc, il n’est que logique que la merveilleuse championne qu’elle est soit régulièrement, encore aujourd’hui, rappelée à ses mauvais souvenirs par un corps qui a sans doute fait semblant quelques mois, mais guère plus.
Dois-je vous rappeler que, l’an dernier, Kim n’a pas pu jouer Roland Garros en raison d’une blessure survenue pendant la Fed Cup? Revenue sur le circuit en été 2009, elle était déjà out au printemps 2010. Et, cette année, après une fin 2010 et un début 2011 tonitruants, elle paye à nouveau de sa personne pour, espérons-le, revenir en forme dans quelques semaines, sur la surface qu’elle préfère: le dur en extérieur.
Mais, s’il y a la malchance et l’usure logique, il y a aussi, à mon sens, eu quelques erreurs d’appréciation. Ainsi, je reste persuadé que Kim aurait dû faire l’impasse sur Miami après son abandon à Indian Wells. Et, à l’époque, j’écrivais que je pensais qu’elle devrait faire un choix – cornélien, certes – entre la saison sur terre et la saison sur gazon et dur. J’avançais à l’époque que la terre était particulièrement exigeante et, qu’en plus, elle n’est pas la surface qui convient le mieux au jeu de Kim. Mais je suis bien conscient qu’il doit être archi-compliqué de faire l’impasse sur un Grand Chelem, surtout quand on sait que l’on n’a plus que deux dernières possibilités de s’y imposer.
Autre erreur d’appréciation, à mes yeux, le fait que Kim n’a pas joué un tournoi de préparation avant Roland Garros. On sait pourquoi elle n’a pas joué à Bruxelles (son manager est en conflit avec le propriétaire de la date) mais d’autres options s’ouvraient à elle.
Cela étant dit, si elle avait joué avant Roland, elle se serait tout de même sans doute blessée à ‘s-Hertogenbosch. Je dis bien sans doute car si son parcours à Paris avait été autre, sa confiance aurait été autre également. Et, comme dans le cas de Justine Henin l’an dernier, je maintiens qu’une joueuse en pleine confiance a moins de ‘chance’ d’être blessée et de tomber. Quand on est en confiance totale, le corps suit et on commet moins de petites erreurs de placement. Mais bon…
Bref, donc, Kim Clijsters, comme la plupart de ses collègues approchant la trentaine n’est plus en top forme physique. Elle reste évidemment une candidate potentielle à tous les tournois auxquels elle prendra part mais il ne faut plus compter sur elle pour aligner les succès, comme elle le fit par exemple en 2005.
C’est dommage, mais c’est comme cela. Et si elle veut encore gagner quelques majeurs d’ici la fin 2012, elle devra obligatoirement faire des choix. Cruels, par définition, mais indispensables aussi.
Voilà, la (très mauvaise) nouvelle est tombée: suite sa blessure à la cheville, Kim Clijsters a été forcée de déclarer forfait pour Wimbledon.
Et dire que l’on pensait que cette année allait être tennistiquement merveilleuse pour la Belgique.
Essayez de vous replonger en fin 2010, puis en janvier 2011. Après quelques mois d’absence suite à une… blessure survenue sur le gazon de Wimbledon lors d’un match face à … Kim Clijsters, Justine Henin est revenue sur les courts pour affronter dans un premier temps la même Kim Clijsters dans un Sportpaleis archi-comble.
Bon, ok, ce match du 25 novembre 2010 ne restera pas dans les annales des grands matches mais c’est à cette occasion que Justine, à la surprise générale, annonça en conférence de presse qu’elle se verrait bien jouer les Jeux de Londres en double dames avec kim. C’est à cette occasion, aussi, que l’on a appris que les deux championnes avaient décidé de jouer la Fed Cup. La Dream Team était donc en place et on se disait à juste titre que rien ne pourrait venir enrayer la marche en avant du tennis féminin belge.
A peine six mois plus tard, il nous faut déchanter. D’une part, Justine Henin a mis fin à sa carrière. Elle n’a donc pas pu jouer en Fed Cup et, a fortiori, elle ne jouera pas le double dames l’an prochain à Londres. Et, d’autre part, après son superbe succès à l’Australian Open, Kim Clijsters a été perturbée par des blessures diverses.
Elle a donc dû abandonner face à Bartoli en huitièmes de finale à Indian Wells. Puis, après Miami, elle est revenue en Belgique où la faculté l’a mise au repos. Repos qui a pris fin pour Roland Garros où, sans doute en raison du manque de matches officiels, Kim a été battue par la très modeste Arantxa Rus au deuxième tour.
On se disait que la série noire prendrait fin sur le gazon vert: il n’en est rien. Hier, face à Oprandi, Kim s’est à nouveau blessée à la cheville, mais cette blessure n’aurait rien à voir avec la précédente. Ce qui ne change pas grand chose puisque la deuxième joueuse mondiale ne sera pas de la partie la semaine prochaine à Wimbledon et ne devrait reprendre le chemin des courts que dans un mois, pour se préparer pour la saison sur dur.
C’est une énorme mauvaise nouvelle.
Comment expliquer cette suite de blessures?
Est-ce uniquement la malchance?
S’agit-il des conséquences logiques d’une vie de joueuse professionnelle?
Est-ce, aussi, dû à quelques petites erreurs de gestion d’une étonnante saison? Sans doute s’agit-il en fait un peu de tout cela.
La malchance, évidemment. On a tous déjà été à un mariage, on a tous déjà dansé lors d’une soirée mais on ne s’est pas tous blessé comme l’a fait Kim au mariage de l’un de ses cousins. On est tous, déjà, tombé sur un terrain de tennis, sans pour autant s’occasionner une blessure grave.
Les conséquences logiques d’une vie de pro, aussi, of course. Je rappelle, juste pour mémoire, que lors de son départ à la retraite, Kim avait certes envie de devenir maman mais elle a aussi reconnu que son corps était usé. Voilà ce que l’on pouvait lire sur son site internet lors de l’annonce officielle de son départ à la retraite, en mai 2007, repris dans le soir du 6 mai:
“ Stopper à près de 24 ans, c’est très jeune, mais c’était si beau. J’aurais facilement pu continuer encore quelques mois et participer aux quatre tournois les plus lucratifs (les trois tournois du Grand Chelem et les Masters). L’argent c’est important, mais certainement pas le plus important dans ma vie », a-t-elle expliqué sur son site. « Toutes les heures destinées aux soins, la difficulté de quitter le lit le matin pour échauffer ses muscles pendant une heure, les préparatifs pour le mariage avec Brian qui prend beaucoup de temps… Tout cela faisait que c’était très difficile de continuer ».
Kim était fatiguée et épuisée. Son corps, ses muscles et ses os avaient il est vrai été mis à rude épreuve, d’autant que son jeu est tout, sauf fluide.Il est bien au contraire énergivore et demande beaucoup aux articulations.
Mais, bien avant 2007, déjà, on savait que Kim Clijsters devait faire attention. A la sortie de l’adolescence, son staff avait d’ailleurs annoncé que la faculté conseillait à Kim de ne pas jouer plus de 12 ou 15 tournois par saison. Un conseil qu’il lui fut impossible de tenir, bien évidemment.
Si le corps de Kim a été mis un petit peu au repos pendant sa première retraite, il est impossible qu’il ait été complètement guéri, complètement remis à neuf. Et, donc, il n’est que logique que la merveilleuse championne qu’elle est soit régulièrement, encore aujourd’hui, rappelée à ses mauvais souvenirs par un corps qui a sans doute fait semblant quelques mois, mais guère plus.
Dois-je vous rappeler que, l’an dernier, Kim n’a pas pu jouer Roland Garros en raison d’une blessure survenue pendant la Fed Cup? Revenue sur le circuit en été 2009, elle était déjà out au printemps 2010. Et, cette année, après une fin 2010 et un début 2011 tonitruants, elle paye à nouveau de sa personne pour, espérons-le, revenir en forme dans quelques semaines, sur la surface qu’elle préfère: le dur en extérieur.
Mais, s’il y a la malchance et l’usure logique, il y a aussi, à mon sens, eu quelques erreurs d’appréciation. Ainsi, je reste persuadé que Kim aurait dû faire l’impasse sur Miami après son abandon à Indian Wells. Et, à l’époque, j’écrivais que je pensais qu’elle devrait faire un choix – cornélien, certes – entre la saison sur terre et la saison sur gazon et dur. J’avançais à l’époque que la terre était particulièrement exigeante et, qu’en plus, elle n’est pas la surface qui convient le mieux au jeu de Kim. Mais je suis bien conscient qu’il doit être archi-compliqué de faire l’impasse sur un Grand Chelem, surtout quand on sait que l’on n’a plus que deux dernières possibilités de s’y imposer.
Autre erreur d’appréciation, à mes yeux, le fait que Kim n’a pas joué un tournoi de préparation avant Roland Garros. On sait pourquoi elle n’a pas joué à Bruxelles (son manager est en conflit avec le propriétaire de la date) mais d’autres options s’ouvraient à elle.
Cela étant dit, si elle avait joué avant Roland, elle se serait tout de même sans doute blessée à ‘s-Hertogenbosch. Je dis bien sans doute car si son parcours à Paris avait été autre, sa confiance aurait été autre également. Et, comme dans le cas de Justine Henin l’an dernier, je maintiens qu’une joueuse en pleine confiance a moins de ‘chance’ d’être blessée et de tomber. Quand on est en confiance totale, le corps suit et on commet moins de petites erreurs de placement. Mais bon…
Bref, donc, Kim Clijsters, comme la plupart de ses collègues approchant la trentaine n’est plus en top forme physique. Elle reste évidemment une candidate potentielle à tous les tournois auxquels elle prendra part mais il ne faut plus compter sur elle pour aligner les succès, comme elle le fit par exemple en 2005.
C’est dommage, mais c’est comme cela. Et si elle veut encore gagner quelques majeurs d’ici la fin 2012, elle devra obligatoirement faire des choix. Cruels, par définition, mais indispensables aussi.