Les secrets du corps d'Usain Bolt
Mais quel est son secret ? Le record de l'athlète jamaïquain interpelle sur les capacités du corps humain à encore repousser les limites. L'équilibre exceptionnel de sa foulée, inhabituel pour un coureur aussi grand, lui permet de prendre l'avance.
Photo : AFP
Sur base de la résistance du corps humain, il n'y a pas d'objection à un jour descendre à 7 secondes », lance, volontairement provocateur, Gilles Goetghebuer, rédacteur en chef de la revue Zatopek. « Même naturellement, sans dopage. Le problème des stéroïdes anabolisants, c'est qu'ils développaient les muscles et pas les tendons, qui se rompaient. Mais beaucoup d'animaux courent plus vite que l'homme. Peut-être un jour, des techniques de course innovantes permettront de franchir de nouvelles limites. Bolt lui-même est un gabarit inhabituel, très grand (1 m 96). Sa technique très particulière semble lui permettre de quasi voler sur le sol, en ayant une fréquence presque aussi élevée que des coureurs plus petits. »
L'entraînement et la technique de Bolt semblent au point : « Mais il y a des choses qu'on ne sait pas, souligne le professeur Jacques Duchâteau, de l'Institut des sciences de la motricité de l'ULB. S'il est dopé, ce n'est pas de manière extrême. Il combine un excellent départ, une amplitude énorme, d'excellents premiers appuis qui lui permettent de faire quasi course égale avec les coureurs plus compacts. Cette mobilisation très rapide, il la doit à sa puissance musculaire et sans doute à la proportion exceptionnelle de fibres rapides dans ses muscles. Ensuite, il a une très bonne foulée, efficace, qui lui permet d'engranger 20 centimètres de plus à chaque foulée, avec une fréquence quasi identique ».
Peut-on « fabriquer » Bolt en labo ? « Des manipulations génétiques permettent d'hypertrophier les muscles chez les rats, les poissons et les bovins. Pas encore à augmenter la masse de fibres rapides, mais ce sera sans doute le cas. Il n'y a pas de limites techniques à le faire un jour chez les humains, mais il faudrait alors concevoir un être exclusivement déterminé par les performances à obtenir. Ce serait un être réduit à sa fonction d'athlète. Cela soulève beaucoup de questions éthiques. »
Mais quel est son secret ? Le record de l'athlète jamaïquain interpelle sur les capacités du corps humain à encore repousser les limites. L'équilibre exceptionnel de sa foulée, inhabituel pour un coureur aussi grand, lui permet de prendre l'avance.
Photo : AFP
Sur base de la résistance du corps humain, il n'y a pas d'objection à un jour descendre à 7 secondes », lance, volontairement provocateur, Gilles Goetghebuer, rédacteur en chef de la revue Zatopek. « Même naturellement, sans dopage. Le problème des stéroïdes anabolisants, c'est qu'ils développaient les muscles et pas les tendons, qui se rompaient. Mais beaucoup d'animaux courent plus vite que l'homme. Peut-être un jour, des techniques de course innovantes permettront de franchir de nouvelles limites. Bolt lui-même est un gabarit inhabituel, très grand (1 m 96). Sa technique très particulière semble lui permettre de quasi voler sur le sol, en ayant une fréquence presque aussi élevée que des coureurs plus petits. »
L'entraînement et la technique de Bolt semblent au point : « Mais il y a des choses qu'on ne sait pas, souligne le professeur Jacques Duchâteau, de l'Institut des sciences de la motricité de l'ULB. S'il est dopé, ce n'est pas de manière extrême. Il combine un excellent départ, une amplitude énorme, d'excellents premiers appuis qui lui permettent de faire quasi course égale avec les coureurs plus compacts. Cette mobilisation très rapide, il la doit à sa puissance musculaire et sans doute à la proportion exceptionnelle de fibres rapides dans ses muscles. Ensuite, il a une très bonne foulée, efficace, qui lui permet d'engranger 20 centimètres de plus à chaque foulée, avec une fréquence quasi identique ».
Peut-on « fabriquer » Bolt en labo ? « Des manipulations génétiques permettent d'hypertrophier les muscles chez les rats, les poissons et les bovins. Pas encore à augmenter la masse de fibres rapides, mais ce sera sans doute le cas. Il n'y a pas de limites techniques à le faire un jour chez les humains, mais il faudrait alors concevoir un être exclusivement déterminé par les performances à obtenir. Ce serait un être réduit à sa fonction d'athlète. Cela soulève beaucoup de questions éthiques. »