Au terme d'un final royal, Tom Boonen s'est adjugé son deuxième Paris-Roubaix dimanche, en devançant au sprint Fabian Cancellara et Alessandro Ballan. Après la victoire de Devolder au Tour des Flandres, c'est décidément un mois d'avril faste pour le cyclisme belge et l'équipe Quick Step.
Tom Boonen ne bluffait donc pas. Tout au long de la semaine, le Belge n'a eu de cesse d'afficher sa confiance. Un peu trop, presque, pour ne pas cacher quelque chose... Mais Boonen ne cachait rien. Il se sentait fort, et il l'était. Personne n'a pu le priver d'une deuxième victoire à Roubaix. Pas même Fabian Cancellara ni Alessandro Ballan, les deux seuls à l'accompagner sur le vélodrome nordiste, qui ont manqué de vitesse et de fraicheur pour contrer ce pur sprinter. Avec deux sacres à son actif à seulement 27 ans, Boonen a fait de l'Enfer du Nord son paradis à lui.
Boonen vainqueur, quoi de plus normal? Le natif de Mol était avec Cancellara le grandissime favori de cette 106e édition, alors que Ballan était lui considéré comme leur principal challenger. Finalement, la grande surprise de ce Paris-Roubaix 2008, c'est... qu'il n'y en a pas eu. Cette course, habituellement si imprévisible, si difficile à maitriser, tant les impondérables y sont nombreux, s'est déroulée dimanche selon un scenario logique, où les meilleurs, au fil des secteurs, se sont isolés à l'avant jusqu'à nous laisser avec ce trio royal. Dans cette logique, il y a presque quelque chose d'incongru...
Pozzato et Flecha malheureux
Finalement, la seule véritable surprise est venue du ciel. La pluie, annoncée abondante par la météo, a été quasiment absente, laissant même place à un franc soleil dans les 60 derniers kilomètres. Pas de flotte, donc, ni de boue, mais pas davantage de poussière, car la pluie tombée la nuit précédent la course avait suffisamment humidifiée les pavés pour les "nettoyer". Des conditions de course idéales, en somme, si tant est que l'idéal existe en enfer.
Mais Paris-Roubaix ne serait plus Paris-Roubaix sans son lot de poissards. Cette année, les deux grands malheureux resteront Juan Antonio Flecha et Filippo Pozzato, qui ont eu la très mauvaise idée de chuter dans le village d'Aremberg, à quelques encablures de la fameuse Trouée du même nom, là où les choses sérieuses commencent vraiment. C'est d'ailleurs là que les trois échappés matinaux, partis en quête d'une gloire improbable, furent repris par les ténors. Au prix d'une poursuite de 30 kilomètres, l'Espagnol de la Rabobank et l'Italien de chez Liquigas parvenaient quant à eux à rentrer dans le groupe des favoris. Mais ils allaient logiquement payer leurs efforts par la suite.
A la loyale, à la royale
Quand la très grande bagarre s'est déclenchée, à 50 kilomètres de l'arrivée, à Mons-en-Pévèle (deuxième des trois secteurs cinq étoiles), Flecha et Pozzato n'ont pu attraper le bon wagon. Ils ne sont pas les seuls, puisque le champ des prétendants s'est alors réduit à seulement huit hommes: Boonen, Cancellara, Ballan, Devolder, Hoste, O'Grady, Van Summeren et le surprenant Maaskant. Autant dire un match Quick Step-CSC, arbitré par les Silence et Ballan. Comme prévu...
Il y eut alors l'heure des lieutenants-éclaireurs: Van Summeren, Devolder, et O'Grady, plus saignant que prévu. Mais il était écrit que ce Paris-Roubaix laisserait les grands seigneurs s'expliquer entre eux, sans coup fourré du destin, sans train qui passe, pneu qui crève ou chaine qui saute. A la loyale. A la royale. Alors, quand les trois ténors, Boonen (à l'instigation de ce dernier avant Templeuve), Cancellara et Ballan se sont extirpés du lot en force, à un peu plus de 30 bornes du but, ce n'était plus les flammes de l'enfer qui nous titillaient, mais le grand frisson. Boonen se savait le plus rapide au sprint. Jouant sur du velours, il n'avait plus qu'à contrôler, ce qu'il fit à merveille, notamment dans le Carrefour de l'Arbre. Après une année 2007 en demi-teinte, le revoilà à nouveau triomphant, à l'image d'un cyclisme belge et d'une équipe Quick Step qui raflent en huit jours le Tour des Flandres et Paris-Roubaix. Bienvenue chez les Belges !
Tom Boonen ne bluffait donc pas. Tout au long de la semaine, le Belge n'a eu de cesse d'afficher sa confiance. Un peu trop, presque, pour ne pas cacher quelque chose... Mais Boonen ne cachait rien. Il se sentait fort, et il l'était. Personne n'a pu le priver d'une deuxième victoire à Roubaix. Pas même Fabian Cancellara ni Alessandro Ballan, les deux seuls à l'accompagner sur le vélodrome nordiste, qui ont manqué de vitesse et de fraicheur pour contrer ce pur sprinter. Avec deux sacres à son actif à seulement 27 ans, Boonen a fait de l'Enfer du Nord son paradis à lui.
Boonen vainqueur, quoi de plus normal? Le natif de Mol était avec Cancellara le grandissime favori de cette 106e édition, alors que Ballan était lui considéré comme leur principal challenger. Finalement, la grande surprise de ce Paris-Roubaix 2008, c'est... qu'il n'y en a pas eu. Cette course, habituellement si imprévisible, si difficile à maitriser, tant les impondérables y sont nombreux, s'est déroulée dimanche selon un scenario logique, où les meilleurs, au fil des secteurs, se sont isolés à l'avant jusqu'à nous laisser avec ce trio royal. Dans cette logique, il y a presque quelque chose d'incongru...
Pozzato et Flecha malheureux
Finalement, la seule véritable surprise est venue du ciel. La pluie, annoncée abondante par la météo, a été quasiment absente, laissant même place à un franc soleil dans les 60 derniers kilomètres. Pas de flotte, donc, ni de boue, mais pas davantage de poussière, car la pluie tombée la nuit précédent la course avait suffisamment humidifiée les pavés pour les "nettoyer". Des conditions de course idéales, en somme, si tant est que l'idéal existe en enfer.
Mais Paris-Roubaix ne serait plus Paris-Roubaix sans son lot de poissards. Cette année, les deux grands malheureux resteront Juan Antonio Flecha et Filippo Pozzato, qui ont eu la très mauvaise idée de chuter dans le village d'Aremberg, à quelques encablures de la fameuse Trouée du même nom, là où les choses sérieuses commencent vraiment. C'est d'ailleurs là que les trois échappés matinaux, partis en quête d'une gloire improbable, furent repris par les ténors. Au prix d'une poursuite de 30 kilomètres, l'Espagnol de la Rabobank et l'Italien de chez Liquigas parvenaient quant à eux à rentrer dans le groupe des favoris. Mais ils allaient logiquement payer leurs efforts par la suite.
A la loyale, à la royale
Quand la très grande bagarre s'est déclenchée, à 50 kilomètres de l'arrivée, à Mons-en-Pévèle (deuxième des trois secteurs cinq étoiles), Flecha et Pozzato n'ont pu attraper le bon wagon. Ils ne sont pas les seuls, puisque le champ des prétendants s'est alors réduit à seulement huit hommes: Boonen, Cancellara, Ballan, Devolder, Hoste, O'Grady, Van Summeren et le surprenant Maaskant. Autant dire un match Quick Step-CSC, arbitré par les Silence et Ballan. Comme prévu...
Il y eut alors l'heure des lieutenants-éclaireurs: Van Summeren, Devolder, et O'Grady, plus saignant que prévu. Mais il était écrit que ce Paris-Roubaix laisserait les grands seigneurs s'expliquer entre eux, sans coup fourré du destin, sans train qui passe, pneu qui crève ou chaine qui saute. A la loyale. A la royale. Alors, quand les trois ténors, Boonen (à l'instigation de ce dernier avant Templeuve), Cancellara et Ballan se sont extirpés du lot en force, à un peu plus de 30 bornes du but, ce n'était plus les flammes de l'enfer qui nous titillaient, mais le grand frisson. Boonen se savait le plus rapide au sprint. Jouant sur du velours, il n'avait plus qu'à contrôler, ce qu'il fit à merveille, notamment dans le Carrefour de l'Arbre. Après une année 2007 en demi-teinte, le revoilà à nouveau triomphant, à l'image d'un cyclisme belge et d'une équipe Quick Step qui raflent en huit jours le Tour des Flandres et Paris-Roubaix. Bienvenue chez les Belges !