Son procès POUR harcèlement sexuel ouvert hier au tribunal de Sidi-M’hamed
Un an de prison requis contre le directeur de TV4
Le verdict de ce procès, qui a connu plusieurs renvois, est attendu pour le 14 octobre prochain.
Hier matin, un rassemblement important a été organisé à l’intérieur du tribunal de Sidi-M’hamed (Alger). Des militantes des droits de la femme, des moudjahidate, des journalistes, des avocats, des représentants de la Ligue algérienne des droits de l’Homme et même des citoyens ayant eu vent du procès du directeur général de la chaîne télévisée amazighe (TV4), S. L., accusé de harcèlement sexuel, attouchements et brimades, sont venus nombreux pour se solidariser avec les trois victimes (2 femmes journalistes et une scripte).
“Je suis scandalisée par les agissements délictueux d’une personne sadique qui s’est trouvé des soutiens.” Ces propos ont été tenus par la moudjahida Zoulikha Bekkadour, après que l’accusé, les victimes et les témoins eurent été invités à se réunir en huis clos. Irritée, Mme Bekkadour a estimé qu’après 50 ans d’Indépendance, “le droit de cuissage n’a pas sa place dans un pays où la femme a largement contribué à le libérer, en tant que citoyenne à part entière”. Quant à Fadhila Chitour-Boumendjel, médecin et membre actif du réseau Wassila, elle a parlé de “la détresse” des victimes et des “représailles” qu’elles continuent de subir sur le plan professionnel, alors que l’accusé est toujours en poste malgré la gravité des faits qui lui sont reprochés. Elle a cependant affirmé être “confiante dans le triomphe, aujourd’hui, de la justice”, qui tranchera, d’après elle, en faveur de “la reconnaissance des droits des victimes à la sécurité sur le lieu de travail”. De leur côté, victimes et témoins sont décidés à faire la lumière sur “une affaire qui n’a que trop duré pour que la vérité l’emporte”. C’est le cas notamment de ce journaliste de TV4, qui témoigne avoir reçu depuis plus d’une année “des rapports de plus de 10 femmes harcelées”, dont trois ont fini par porter plainte contre S. L. Selon lui, les sept femmes qui n’ont pas eu le courage de porter l’affaire en justice “ont pourtant été harcelées et séquestrées”. “Aujourd’hui, elles sont marginalisées”, a ajouté notre confrère, notant que lui-même “a payé très cher le fait d’être un témoin oculaire”.
Outre la grande mobilisation pour soutenir les trois victimes, le tribunal de Sidi-M’hamed a enregistré, hier, l’arrivée de nouveaux témoins, ainsi que la constitution d’un collectif d’avocats pour la partie civile, aux côtés de Me Youcef Dilem, qui représente la défense des trois femmes. D’ailleurs, ce dernier a confirmé l’information, indiquant que dans ledit collectif, figurent notamment le président de la Laddh, un membre du Conseil du barreau d’Alger et une militante de l’association Rachda. Me Dilem a aussi certifié que “trois témoins se sont présentés aujourd’hui (hier, ndlr) volontairement, en plus de ceux déjà auditionnés”.
“Nous avons demandé à la présidente de la section correctionnelle d’auditionner les nouveaux témoins et elle a accepté”, a-t-il précisé. En fin de matinée, changement de programme : l’audience s’est finalement tenue normalement sans le huis clos. Les témoins se sont succédé, y compris les nouveaux. À la fin, le procureur de la République a requis un an de prison ferme et 50 000 DA d’amende contre l’accusé. Mais, il faudra attendre les délibérations du 14 octobre prochain : ce jour-là, le tribunal statuera sur le sort de S. L., dont beaucoup de citoyens présents ont présenté comme “l’homme qui a des soutiens en haut lieu”.
H A
Un an de prison requis contre le directeur de TV4
Le verdict de ce procès, qui a connu plusieurs renvois, est attendu pour le 14 octobre prochain.
Hier matin, un rassemblement important a été organisé à l’intérieur du tribunal de Sidi-M’hamed (Alger). Des militantes des droits de la femme, des moudjahidate, des journalistes, des avocats, des représentants de la Ligue algérienne des droits de l’Homme et même des citoyens ayant eu vent du procès du directeur général de la chaîne télévisée amazighe (TV4), S. L., accusé de harcèlement sexuel, attouchements et brimades, sont venus nombreux pour se solidariser avec les trois victimes (2 femmes journalistes et une scripte).
“Je suis scandalisée par les agissements délictueux d’une personne sadique qui s’est trouvé des soutiens.” Ces propos ont été tenus par la moudjahida Zoulikha Bekkadour, après que l’accusé, les victimes et les témoins eurent été invités à se réunir en huis clos. Irritée, Mme Bekkadour a estimé qu’après 50 ans d’Indépendance, “le droit de cuissage n’a pas sa place dans un pays où la femme a largement contribué à le libérer, en tant que citoyenne à part entière”. Quant à Fadhila Chitour-Boumendjel, médecin et membre actif du réseau Wassila, elle a parlé de “la détresse” des victimes et des “représailles” qu’elles continuent de subir sur le plan professionnel, alors que l’accusé est toujours en poste malgré la gravité des faits qui lui sont reprochés. Elle a cependant affirmé être “confiante dans le triomphe, aujourd’hui, de la justice”, qui tranchera, d’après elle, en faveur de “la reconnaissance des droits des victimes à la sécurité sur le lieu de travail”. De leur côté, victimes et témoins sont décidés à faire la lumière sur “une affaire qui n’a que trop duré pour que la vérité l’emporte”. C’est le cas notamment de ce journaliste de TV4, qui témoigne avoir reçu depuis plus d’une année “des rapports de plus de 10 femmes harcelées”, dont trois ont fini par porter plainte contre S. L. Selon lui, les sept femmes qui n’ont pas eu le courage de porter l’affaire en justice “ont pourtant été harcelées et séquestrées”. “Aujourd’hui, elles sont marginalisées”, a ajouté notre confrère, notant que lui-même “a payé très cher le fait d’être un témoin oculaire”.
Outre la grande mobilisation pour soutenir les trois victimes, le tribunal de Sidi-M’hamed a enregistré, hier, l’arrivée de nouveaux témoins, ainsi que la constitution d’un collectif d’avocats pour la partie civile, aux côtés de Me Youcef Dilem, qui représente la défense des trois femmes. D’ailleurs, ce dernier a confirmé l’information, indiquant que dans ledit collectif, figurent notamment le président de la Laddh, un membre du Conseil du barreau d’Alger et une militante de l’association Rachda. Me Dilem a aussi certifié que “trois témoins se sont présentés aujourd’hui (hier, ndlr) volontairement, en plus de ceux déjà auditionnés”.
“Nous avons demandé à la présidente de la section correctionnelle d’auditionner les nouveaux témoins et elle a accepté”, a-t-il précisé. En fin de matinée, changement de programme : l’audience s’est finalement tenue normalement sans le huis clos. Les témoins se sont succédé, y compris les nouveaux. À la fin, le procureur de la République a requis un an de prison ferme et 50 000 DA d’amende contre l’accusé. Mais, il faudra attendre les délibérations du 14 octobre prochain : ce jour-là, le tribunal statuera sur le sort de S. L., dont beaucoup de citoyens présents ont présenté comme “l’homme qui a des soutiens en haut lieu”.
H A