Polémique autour du mausolée Sidi M’hamed
Monument funéraire ou salle de prières ?
Vive polémique entre pouvoirs publics et familles ayant des proches inhumés
au mausolée Sidi M’hamed.
Depuis quelque temps, des travaux de réfection sont entrepris à l’intérieur du mausolée Sidi M’hamed dans le cimetière éponyme. Cet espace sacré, qui abrite des sépultures, fait l’objet d’une polémique entre l’administration des Affaires religieuses et les descendants de nombreuses personnalités religieuses inhumées dans ce lieu. Ces derniers s’interrogent sur le sort réservé aux sépultures des leurs et les nombreuses pierres tombales enlevées et parquées dans un coin. «Il est insensé que le maître d’œuvre, chargé des travaux, ne soit pas instruit par l’administration, maître de l’ouvrage, pour exhumer les restes des corps enterrés, avant de poser la chape de béton», s’indigne la famille Amine, dont plusieurs ascendants (des oukil de Sidi Abderrahmane Ethaâlibi, ndlr) sont inhumés dans ce lieu sacré qui sert en même temps de «djamaâ» ou «mouçâlâ».
Et de renchérir : «Ce qui reste pour le moins bizarre, c’est le silence radio affiché par le département des Affaires religieuses qui permet l’accomplissement des prières à l’intérieur d’un lieu de sépulture, alors qu’il aurait été judicieux de réinhumer le reste des corps des personnalités religieuses (dont les Amine Kaddour ben Mohammed, Lakehal, Laâmali, etc.), en leur consacrant un endroit à l’extérieur de la salle de prières.»
Une pareille opération de réinhumation avec prière funéraire a été faite, soulignons-le, à l’époque de l’administration coloniale qui avait décidé de déplacer le mausolée de Sidi Bounour, à la place duquel un fort a été érigé. Pour l’oukil, chargé de la gestion du mausolée Sidi M’hamed, M. Mohamed Bedjaoui, «la question ne se pose même pas, dès lors que les tombes ne sont pas apparentes, selon le rite malékite», soutient-il, affirmant, par ailleurs, que c’est le mouvement wahhabite qui tente de créer le problème.
Rappelons, enfin, pour la postérité, que Sidi M’hamed Bou Qobrine* est décédé, selon certaines sources, vers la fin du XVIIIe siècle (environ 1793), à l’âge de 73 ans. Sidi M’hamed est issu de la caste des At-Smaïl dans la région de Boghni de la tribu berbère des Iguejtoulen, où il naquit vers 1720. Dès son jeune âge, il fut dirigé vers les sciences de la religion musulmane.
Par là, il entreprit un voyage en Egypte où il approfondit sa science et complète ses connaissances à l’université al-Azhar. Il réside dans le riouak (galerie) des Maghrébins. Il se lie d’amitié avec «le petit Malik» (fameux commentateur de Khalil), le cheikh Ahmed Edderdir (1715-1786), qui prendra la succession du cheikh Al Hafnaoui, à la tête de la tariqâ Khalwatiya.
Par l’entremise d’Edderdir, Sidi M’hamed rencontrera le cheikh El Hafnaoui qui l’initia, dirigea sa progression dans la tariqa et le fit entrer en khalwa, (retraite). Sidi M’hamed, personnalité soufie, adopte cette tariqa et s’y attache. Après quoi, le cheikh El Hafnaoui l’envoie pour un long périple en Inde et au Soudan où il initia, parmi d’autres, le sultan du royaume de Darfour. Sa syaha (voyage spirituel) dans ces contrées durera six années. Puis, de retour en Egypte, El Hafnaoui l’autorisa à repartir dans son pays. Après une absence de 30 ans, il revint dans sa faction, les At-Smaïl, et fonda, vers 1183 de l’hégire, la première zaouïa Khalwatiya d’Afrique du Nord. Il initia de nombreux disciples autochtones, dont Sidi Errahmouni, auteur d’ouvrages de grammaire et de jurisprudence dans le rite malékite.
Après trente ans d’absence, il revient enfin chez lui. Il s’installe d’abord dans son village des Aït Smaïl, où il fonde une zaouïa. Il décide par la suite de s’installer à Alger pour y fonder une autre zaouïa au Hamma qui rayonnera sur toute l’Algérie. Après sa mort, un grave conflit éclata entre les
Rahmani d’Alger qui, voulant le voir enterré dans la grande zaouïa où lui est élevé aujourd’hui un mausolée (au cimetière de Sidi M’hamed à Alger), volèrent sa dépouille du cimetière des At-Smaïl, et les Rahmani kabyles qui apprirent le vol. On décida de trancher ce conflit en ouvrant la tombe en Kabylie. Et la légende populaire affirme que l’on retrouva la dépouille telle qu’elle fut enterrée. Depuis, Sidi M’hamed est surnommé Bou Qobrine — le saint aux deux tombeaux pour témoigner d’un de ses nombreux prodiges.
* Source : Wikipédia
M. Tchoubane
Monument funéraire ou salle de prières ?
Vive polémique entre pouvoirs publics et familles ayant des proches inhumés
au mausolée Sidi M’hamed.
Depuis quelque temps, des travaux de réfection sont entrepris à l’intérieur du mausolée Sidi M’hamed dans le cimetière éponyme. Cet espace sacré, qui abrite des sépultures, fait l’objet d’une polémique entre l’administration des Affaires religieuses et les descendants de nombreuses personnalités religieuses inhumées dans ce lieu. Ces derniers s’interrogent sur le sort réservé aux sépultures des leurs et les nombreuses pierres tombales enlevées et parquées dans un coin. «Il est insensé que le maître d’œuvre, chargé des travaux, ne soit pas instruit par l’administration, maître de l’ouvrage, pour exhumer les restes des corps enterrés, avant de poser la chape de béton», s’indigne la famille Amine, dont plusieurs ascendants (des oukil de Sidi Abderrahmane Ethaâlibi, ndlr) sont inhumés dans ce lieu sacré qui sert en même temps de «djamaâ» ou «mouçâlâ».
Et de renchérir : «Ce qui reste pour le moins bizarre, c’est le silence radio affiché par le département des Affaires religieuses qui permet l’accomplissement des prières à l’intérieur d’un lieu de sépulture, alors qu’il aurait été judicieux de réinhumer le reste des corps des personnalités religieuses (dont les Amine Kaddour ben Mohammed, Lakehal, Laâmali, etc.), en leur consacrant un endroit à l’extérieur de la salle de prières.»
Une pareille opération de réinhumation avec prière funéraire a été faite, soulignons-le, à l’époque de l’administration coloniale qui avait décidé de déplacer le mausolée de Sidi Bounour, à la place duquel un fort a été érigé. Pour l’oukil, chargé de la gestion du mausolée Sidi M’hamed, M. Mohamed Bedjaoui, «la question ne se pose même pas, dès lors que les tombes ne sont pas apparentes, selon le rite malékite», soutient-il, affirmant, par ailleurs, que c’est le mouvement wahhabite qui tente de créer le problème.
Rappelons, enfin, pour la postérité, que Sidi M’hamed Bou Qobrine* est décédé, selon certaines sources, vers la fin du XVIIIe siècle (environ 1793), à l’âge de 73 ans. Sidi M’hamed est issu de la caste des At-Smaïl dans la région de Boghni de la tribu berbère des Iguejtoulen, où il naquit vers 1720. Dès son jeune âge, il fut dirigé vers les sciences de la religion musulmane.
Par là, il entreprit un voyage en Egypte où il approfondit sa science et complète ses connaissances à l’université al-Azhar. Il réside dans le riouak (galerie) des Maghrébins. Il se lie d’amitié avec «le petit Malik» (fameux commentateur de Khalil), le cheikh Ahmed Edderdir (1715-1786), qui prendra la succession du cheikh Al Hafnaoui, à la tête de la tariqâ Khalwatiya.
Par l’entremise d’Edderdir, Sidi M’hamed rencontrera le cheikh El Hafnaoui qui l’initia, dirigea sa progression dans la tariqa et le fit entrer en khalwa, (retraite). Sidi M’hamed, personnalité soufie, adopte cette tariqa et s’y attache. Après quoi, le cheikh El Hafnaoui l’envoie pour un long périple en Inde et au Soudan où il initia, parmi d’autres, le sultan du royaume de Darfour. Sa syaha (voyage spirituel) dans ces contrées durera six années. Puis, de retour en Egypte, El Hafnaoui l’autorisa à repartir dans son pays. Après une absence de 30 ans, il revint dans sa faction, les At-Smaïl, et fonda, vers 1183 de l’hégire, la première zaouïa Khalwatiya d’Afrique du Nord. Il initia de nombreux disciples autochtones, dont Sidi Errahmouni, auteur d’ouvrages de grammaire et de jurisprudence dans le rite malékite.
Après trente ans d’absence, il revient enfin chez lui. Il s’installe d’abord dans son village des Aït Smaïl, où il fonde une zaouïa. Il décide par la suite de s’installer à Alger pour y fonder une autre zaouïa au Hamma qui rayonnera sur toute l’Algérie. Après sa mort, un grave conflit éclata entre les
Rahmani d’Alger qui, voulant le voir enterré dans la grande zaouïa où lui est élevé aujourd’hui un mausolée (au cimetière de Sidi M’hamed à Alger), volèrent sa dépouille du cimetière des At-Smaïl, et les Rahmani kabyles qui apprirent le vol. On décida de trancher ce conflit en ouvrant la tombe en Kabylie. Et la légende populaire affirme que l’on retrouva la dépouille telle qu’elle fut enterrée. Depuis, Sidi M’hamed est surnommé Bou Qobrine — le saint aux deux tombeaux pour témoigner d’un de ses nombreux prodiges.
* Source : Wikipédia
M. Tchoubane