Site des Aiguades à Béjaïa : Un charme sapé par les dégradations
Les Aiguades. Un nom à connotation exotique et luxuriante concédé à un lieu ou la nature a harmonieusement conjugué l’eau puisée des entrailles des Sbâa Djebilet, une flore abondante et variée et une crique des plus féerique. Les lieux bien évidemment ne viennent pour beaucoup à l’esprit que l’espace de la saison estivale.
C’est le même esprit qui règne visiblement chez l’autorité municipale chargée de leur entretien. Ce n’est pas le cas pourtant de l’association pour la protection et la sauvegarde de la baie des Aiguades. Pour M. Djelloul Medkouri, son président, que s’il consent à reconnaître « l’utile » intervention de l’APC dans la préparation de la saison estivale et la gestion de la salubrité des lieux durant l’été, fera pertinemment remarquer que le travail n’est pas pour autant fini en septembre pour les membres de l’association. « La préparation de la saison estivale commence dès la fin de celle qui vient de s’achever » infère-t-il. Un entretien et une présence en permanence sont nécessaires si « l’on ne veut pas voir les lieux envahis par les ordures, les herbes folles et la délinquance ».
A notre arrivée, des visiteurs, six ou sept voitures, apparemment une délégation asiatique, venait juste de quitter les lieux. Les jeunes bénévoles de l’association venaient juste quelques instants avant, « heureusement pour la bonne image », de passer « la serpillière ». Ahcène, Mabrouk, Sofiane avaient « ratissé » la placette et toutes les allées descendant vers le plan d’eau. Pas le moindre détritus n’est resté. Et la placette avait été arrosée de l’eau qui coule généreusement d’une vanne. L’endroit n’est pas uniquement synonyme de baignade, comme nous le fait comprendre Djelloul. La proximité avec la ville, le parc naturel de Gouraya, un relief en amphithéâtre boisé et une eau potable savoureuse en font un endroit fréquenté hors saison. En témoignent les pêcheurs, les inconditionnels et les familles rencontrées « venues s’offrir un moment de détente ».
Mais en mettant les yeux où il faut, on constatera que beaucoup reste à faire. Ce magnifique don de la nature est en état de dégradation avancée. Les arbres, comme signalé à la conservation des forêts, particulièrement ceux situés sur l’allée donnant sur la plage, sont pourris. Ils constituent un danger. Ils doivent en urgence ou être élagués ou carrément coupés. Les murs de soutènement en pierre présentent d’inquiétantes fissurations provoquées manifestement par l’effet de poussées de terre gorgée d’eau. Les déperditions d’eau en sont certainement l’une des grandes causes. D’où la nécessité de canaliser l’eau d’amont en aval et de consolider les murs si l’on veut prévenir les éboulements.
Danger d’éboulements
La commune a eu l’ingénieuse idée de poser des barreaux de sécurité au bord de toutes les allées mais, se plaint l’association, le travail est laissé à moitié. Des dallages sont défoncés et à l’extrémité Est de la crique ; un glissement de terrain a emporté la rampe et la sente pour descendre vers la mer. Ce qui présente un danger pour les promeneurs, notamment pour les enfants moins enclins à être vigilants. En fait, l’inventaire des dégradations a été, selon Djelloul, vérifié de visu par un architecte dépêché par l’APC. D’autres propositions ont été suggérées. Tel un plan d’aménagement en espace vert de l’esplanade donnant sur la « piscine », la reconstruction du « darbouze » ou ce qui reste de l’ancien embarcadère romain. Et, demande plus coûteuse, le bitumage de la corniche et le rétablissement du parapet de sécurité effondré par endroits. L’éclairage, bien que les poteaux soient encore debout, est complètement défaillant.
L’absence d’électricité se fait cruellement sentir, « malgré de multiples démarches » comme le souligne M. Zaouche, qui a repris une ancienne affaire familiale pour en faire un restaurant-pizzeria familial. Un lieu qui avait vu autrefois défiler des artistes célèbres, entre autres Dahmane el Harrachi, Cheikh Saddek, Guerrouabi, Akli Yahyaten, Saloua, Malika Domrane…M. Zaouche qui a bénéficié d’une procédure Ansej a du débourser 131 millions de centimes pour installer un groupe électrogène. Espérant ainsi travailler toute l’année. Mais si la route n’est pas éclairée pour que les familles s’y rendent le soir et si l’endroit n’est pas sécurisé, il ne risque pas de voir venir du monde. La sécurisation est cette autre urgence que souhaite Djelloul avec l’ouverture éventuelle d’un poste de gendarmerie. En attendant, les bénévoles de l’association (des chômeurs pour qui une petite aide sociale de la part de l’APC ne serait pas de refus) continuent à désherber et à nettoyer. Nous quittons les Aiguades mais il n’est plus là brise empreinte d’iode pour nous accompagner comme autrefois le long de la « qataa », le raccourci. La cause, la pollution. Mais çà, c’est une autre histoire.
Par R. Oussada
Les Aiguades. Un nom à connotation exotique et luxuriante concédé à un lieu ou la nature a harmonieusement conjugué l’eau puisée des entrailles des Sbâa Djebilet, une flore abondante et variée et une crique des plus féerique. Les lieux bien évidemment ne viennent pour beaucoup à l’esprit que l’espace de la saison estivale.
C’est le même esprit qui règne visiblement chez l’autorité municipale chargée de leur entretien. Ce n’est pas le cas pourtant de l’association pour la protection et la sauvegarde de la baie des Aiguades. Pour M. Djelloul Medkouri, son président, que s’il consent à reconnaître « l’utile » intervention de l’APC dans la préparation de la saison estivale et la gestion de la salubrité des lieux durant l’été, fera pertinemment remarquer que le travail n’est pas pour autant fini en septembre pour les membres de l’association. « La préparation de la saison estivale commence dès la fin de celle qui vient de s’achever » infère-t-il. Un entretien et une présence en permanence sont nécessaires si « l’on ne veut pas voir les lieux envahis par les ordures, les herbes folles et la délinquance ».
A notre arrivée, des visiteurs, six ou sept voitures, apparemment une délégation asiatique, venait juste de quitter les lieux. Les jeunes bénévoles de l’association venaient juste quelques instants avant, « heureusement pour la bonne image », de passer « la serpillière ». Ahcène, Mabrouk, Sofiane avaient « ratissé » la placette et toutes les allées descendant vers le plan d’eau. Pas le moindre détritus n’est resté. Et la placette avait été arrosée de l’eau qui coule généreusement d’une vanne. L’endroit n’est pas uniquement synonyme de baignade, comme nous le fait comprendre Djelloul. La proximité avec la ville, le parc naturel de Gouraya, un relief en amphithéâtre boisé et une eau potable savoureuse en font un endroit fréquenté hors saison. En témoignent les pêcheurs, les inconditionnels et les familles rencontrées « venues s’offrir un moment de détente ».
Mais en mettant les yeux où il faut, on constatera que beaucoup reste à faire. Ce magnifique don de la nature est en état de dégradation avancée. Les arbres, comme signalé à la conservation des forêts, particulièrement ceux situés sur l’allée donnant sur la plage, sont pourris. Ils constituent un danger. Ils doivent en urgence ou être élagués ou carrément coupés. Les murs de soutènement en pierre présentent d’inquiétantes fissurations provoquées manifestement par l’effet de poussées de terre gorgée d’eau. Les déperditions d’eau en sont certainement l’une des grandes causes. D’où la nécessité de canaliser l’eau d’amont en aval et de consolider les murs si l’on veut prévenir les éboulements.
Danger d’éboulements
La commune a eu l’ingénieuse idée de poser des barreaux de sécurité au bord de toutes les allées mais, se plaint l’association, le travail est laissé à moitié. Des dallages sont défoncés et à l’extrémité Est de la crique ; un glissement de terrain a emporté la rampe et la sente pour descendre vers la mer. Ce qui présente un danger pour les promeneurs, notamment pour les enfants moins enclins à être vigilants. En fait, l’inventaire des dégradations a été, selon Djelloul, vérifié de visu par un architecte dépêché par l’APC. D’autres propositions ont été suggérées. Tel un plan d’aménagement en espace vert de l’esplanade donnant sur la « piscine », la reconstruction du « darbouze » ou ce qui reste de l’ancien embarcadère romain. Et, demande plus coûteuse, le bitumage de la corniche et le rétablissement du parapet de sécurité effondré par endroits. L’éclairage, bien que les poteaux soient encore debout, est complètement défaillant.
L’absence d’électricité se fait cruellement sentir, « malgré de multiples démarches » comme le souligne M. Zaouche, qui a repris une ancienne affaire familiale pour en faire un restaurant-pizzeria familial. Un lieu qui avait vu autrefois défiler des artistes célèbres, entre autres Dahmane el Harrachi, Cheikh Saddek, Guerrouabi, Akli Yahyaten, Saloua, Malika Domrane…M. Zaouche qui a bénéficié d’une procédure Ansej a du débourser 131 millions de centimes pour installer un groupe électrogène. Espérant ainsi travailler toute l’année. Mais si la route n’est pas éclairée pour que les familles s’y rendent le soir et si l’endroit n’est pas sécurisé, il ne risque pas de voir venir du monde. La sécurisation est cette autre urgence que souhaite Djelloul avec l’ouverture éventuelle d’un poste de gendarmerie. En attendant, les bénévoles de l’association (des chômeurs pour qui une petite aide sociale de la part de l’APC ne serait pas de refus) continuent à désherber et à nettoyer. Nous quittons les Aiguades mais il n’est plus là brise empreinte d’iode pour nous accompagner comme autrefois le long de la « qataa », le raccourci. La cause, la pollution. Mais çà, c’est une autre histoire.
Par R. Oussada