L a combustion spontanée 2
Les combustions humaines : réalité biophysique ou mystère paranormal
Depuis le XVIIe siècle, des centaines de cas de combustion humaine dite spontanée ont été rapportés. Ainsi, le 4 avril 1731, à Vérone, la Comtesse Cornélia Bandi, 62 ans, est-elle découverte au petit matin massivement carbonisée, sans incendie autour du corps. Seules quelques traces de suie apparaissent sur les murs. On s'intéresse à son cas, parce qu'elle est Comtesse et parce que « les feux diaboliques » ne peuvent frapper la noblesse. Dans le phénomène de combustion humaine « spontanée », le corps d'un individu s'enflamme et brûle, sans présence apparente d'une source de feu extérieure. Bien souvent, seuls les pieds et la tête sont épargnés. Phénomène troublant, mais qui n'a maintenant plus rien de mystérieux.Le présent article fait suite à une conférence intitulée Les combustions humaines : réalité biophysique ou mystère paranormal ? donnée par l'auteur le 13 septembre 2001 dans le cadre des réunions « Science, pseudo-sciences et société » organisées par le comité AFIS-Ile de France.
De par sa composition organique, l'être humain répond aux différents critères des mécanismes biophysiques d'ignition. Mais encore faut-il différencier les types de combustion et leurs conséquences sur les victimes.
Lorsque l'origine de la combustion n'est pas clairement identifiable, les allégations de « feux mystérieux » ou de « feux de l'intérieur » sont toujours entretenues (sans jeu de mots !), notamment pour les autocombustions humaines qualifiées de Combustions Humaines « Spontanées »(CHS), par les tenants du paranormal (1).
Nous nous attacherons ici à apporter les éléments rationnels qui permettent de mieux comprendre l'aboutissement à cet état de combustion d'une victime, découverte massivement carbonisée, sans incendie autour, où seules toujours quelques extrémités du corps sont relativement intactes.
Le terme « spontané » sera démontré totalement inapproprié (2), et nous lui préférerons celui d'autocombustion humaine. Cela dit, même la justice, dans sa globalité, semble toujours désemparée face à ce phénomène et, en général, les enquêteurs s'affairent à la recherche d'un combustible susceptible de carboniser le corps sans réaliser qu'une simple source calorifique est le vecteur à l'origine de l'autocombustion, lors de la réunion de circonstances que nous allons décrire.
Les différents types de combustion humaine
Différents types de combustion humaine sont énumérés ici à titre indicatif. On notera que, dans la plupart des cas, le squelette du cadavre est reconnaissable.
Dans la combustion par inflammation, la présence sur le corps d'un hydrocarbure est à l'origine de l'inflammation du corps. Les vêtements s'enflamment et brûlent très vite avec le combustible. Le corps est carbonisé superficiellement, mais pas en profondeur. Il n'est pas réduit en cendres et le squelette est reconnaissable.
Dans la combustion du corps par incendie, le corps est calciné, partiellement ou totalement carbonisé. La globalité du squelette reste reconnaissable, sauf dans le cas d'un incendie très intense du milieu environnant, où il sera alors totalement réduit en cendres avec son environnement.
Lors d'une crémation du corps, un ratio température/durée est établi, de façon à réduire un corps humain en cendres : il faut plus de 2500 °C, durant 3 heures pour une incinération.
Lors d'une combustion électrique (suite à l'électrisation par la foudre ou lors d'un contact électrique de très forte puissance), outre l'électrocution qui ne laisse que les traces du contact, le corps se transforme en pile voltaïque : la victime est instantanément gravement brûlée et, dans le pire des cas, calcinée et figée dans sa position primaire. Le squelette reste toujours reconnaissable.
Un des premiers cas attestés
L'un des premiers cas bien attestés de combustion humaine « spontanée » fut consigné en 1673 par Thomas Bartholin. Une « femme du peuple » fut mystérieusement consumée par le feu à Paris. Elle avait l'habitude de s'enivrer avec des « liqueurs fortes », au point que depuis trois ans elle ne mangeait plus. Un soir, elle s'endormit sur son grabat de paille et brûla dans la nuit. Au matin, on ne trouva que sa tête et le bout de ses doigts ; le reste du corps était en cendres. Le fait est rapporté par Pierre-Aimé Lair, qui en 1800, publia la première étude approfondie sur le sujet de la combustion humaine « spontanée ».
Lors d'une combustion par forte irradiation, le cadavre peut subir une carbonisation globale, mais là encore, le squelette n'est pas réduit en cendres.
Lors d'une combustion chimique, le corps est plus ou moins crevassé en profondeur et aux surfaces de contacts.
L'autocombustion humaine, une cinquantaine de victimes chaque année
Venons-en maintenant à l'autocombustion humaine, « la mystérieuse, la diabolique, la qualifiée de CHS... »(3). On découvre un corps humain massivement carbonisé et réduit en cendres, sans incendie réel autour. Seules quelques extrémités du corps sont épargnées, en général, toujours celles qui ne sont pas recouvertes de vêtement. Les objets brûlables, très proches du corps, sont calcinés.
Il est recensé annuellement, en moyenne, une cinquantaine de victimes dans le monde, dont deux en France(4). Mais un corps en autocombustion peut propager l'incendie à son environnement proche et propice à l'incendie et disparaître avec lui, donc alourdir ainsi le nombre de victimes. Il faut en réalité parler de ce phénomène de combustion, comme d'un phénomène d'autocombustion humaine et non de combustion humaine « spontanée ».
Prise de conscience du phénomène
Le 4 avril 1731, à Vérone, la Comtesse Cornélia Bandi, 62 ans, est découverte au petit matin massivement carbonisée, sans incendie autour du corps. Seules quelques traces de suie apparaissent sur les murs. On s'intéresse à son cas, parce qu'elle est Comtesse. Or, « les feux diaboliques » ne peuvent pas frapper la noblesse. Il sera conclu que c'est un feu « venu de l'intérieur », compte tenu de l'éthylisme notoire de la Comtesse... Mais, déjà en 1725, le Docteur Lecat s'était intéressé au phénomène et le qualifiait d'autocombustion humaine. Très vite, on fit taire l'hérétique.
Depuis cette époque et jusqu'au début du XXe siècle, seuls les cas féminins sont relatés, les autres sont ignorés... Ah ! si seulement elles avaient pu, de plus, toutes être alcooliques, une « explication » bien facile aurait été apportée ! - Mais, docteur, je ne vous dis pas qu'il fume, je vous dis qu'il fume !!
Autre anecdote : en 1885 en Floride, Mrs. Reeser est également retrouvée carbonisée. Son mari suspecté échappera à la pendaison grâce aux ana-lyses du chirurgien légiste qui n'a trouvé aucune trace de combustible sur ce qui reste du corps. Mais alors ? Quelle explication ? Là encore, il sera seulement question de l'éthylisme de la victime, donc d'un feu « venu de l'intérieur »...
Le premier cas masculin admis est celui du notable Thomas Cochran, en Angleterre en 1907. L'histoire ne dit pas s'il était alcoolique... Depuis, on a fini par admettre que ce contexte peut concerner aussi bien les hommes que les femmes.
Les combustions humaines : réalité biophysique ou mystère paranormal
Depuis le XVIIe siècle, des centaines de cas de combustion humaine dite spontanée ont été rapportés. Ainsi, le 4 avril 1731, à Vérone, la Comtesse Cornélia Bandi, 62 ans, est-elle découverte au petit matin massivement carbonisée, sans incendie autour du corps. Seules quelques traces de suie apparaissent sur les murs. On s'intéresse à son cas, parce qu'elle est Comtesse et parce que « les feux diaboliques » ne peuvent frapper la noblesse. Dans le phénomène de combustion humaine « spontanée », le corps d'un individu s'enflamme et brûle, sans présence apparente d'une source de feu extérieure. Bien souvent, seuls les pieds et la tête sont épargnés. Phénomène troublant, mais qui n'a maintenant plus rien de mystérieux.Le présent article fait suite à une conférence intitulée Les combustions humaines : réalité biophysique ou mystère paranormal ? donnée par l'auteur le 13 septembre 2001 dans le cadre des réunions « Science, pseudo-sciences et société » organisées par le comité AFIS-Ile de France.
De par sa composition organique, l'être humain répond aux différents critères des mécanismes biophysiques d'ignition. Mais encore faut-il différencier les types de combustion et leurs conséquences sur les victimes.
Lorsque l'origine de la combustion n'est pas clairement identifiable, les allégations de « feux mystérieux » ou de « feux de l'intérieur » sont toujours entretenues (sans jeu de mots !), notamment pour les autocombustions humaines qualifiées de Combustions Humaines « Spontanées »(CHS), par les tenants du paranormal (1).
Nous nous attacherons ici à apporter les éléments rationnels qui permettent de mieux comprendre l'aboutissement à cet état de combustion d'une victime, découverte massivement carbonisée, sans incendie autour, où seules toujours quelques extrémités du corps sont relativement intactes.
Le terme « spontané » sera démontré totalement inapproprié (2), et nous lui préférerons celui d'autocombustion humaine. Cela dit, même la justice, dans sa globalité, semble toujours désemparée face à ce phénomène et, en général, les enquêteurs s'affairent à la recherche d'un combustible susceptible de carboniser le corps sans réaliser qu'une simple source calorifique est le vecteur à l'origine de l'autocombustion, lors de la réunion de circonstances que nous allons décrire.
Les différents types de combustion humaine
Différents types de combustion humaine sont énumérés ici à titre indicatif. On notera que, dans la plupart des cas, le squelette du cadavre est reconnaissable.
Dans la combustion par inflammation, la présence sur le corps d'un hydrocarbure est à l'origine de l'inflammation du corps. Les vêtements s'enflamment et brûlent très vite avec le combustible. Le corps est carbonisé superficiellement, mais pas en profondeur. Il n'est pas réduit en cendres et le squelette est reconnaissable.
Dans la combustion du corps par incendie, le corps est calciné, partiellement ou totalement carbonisé. La globalité du squelette reste reconnaissable, sauf dans le cas d'un incendie très intense du milieu environnant, où il sera alors totalement réduit en cendres avec son environnement.
Lors d'une crémation du corps, un ratio température/durée est établi, de façon à réduire un corps humain en cendres : il faut plus de 2500 °C, durant 3 heures pour une incinération.
Lors d'une combustion électrique (suite à l'électrisation par la foudre ou lors d'un contact électrique de très forte puissance), outre l'électrocution qui ne laisse que les traces du contact, le corps se transforme en pile voltaïque : la victime est instantanément gravement brûlée et, dans le pire des cas, calcinée et figée dans sa position primaire. Le squelette reste toujours reconnaissable.
Un des premiers cas attestés
L'un des premiers cas bien attestés de combustion humaine « spontanée » fut consigné en 1673 par Thomas Bartholin. Une « femme du peuple » fut mystérieusement consumée par le feu à Paris. Elle avait l'habitude de s'enivrer avec des « liqueurs fortes », au point que depuis trois ans elle ne mangeait plus. Un soir, elle s'endormit sur son grabat de paille et brûla dans la nuit. Au matin, on ne trouva que sa tête et le bout de ses doigts ; le reste du corps était en cendres. Le fait est rapporté par Pierre-Aimé Lair, qui en 1800, publia la première étude approfondie sur le sujet de la combustion humaine « spontanée ».
Lors d'une combustion par forte irradiation, le cadavre peut subir une carbonisation globale, mais là encore, le squelette n'est pas réduit en cendres.
Lors d'une combustion chimique, le corps est plus ou moins crevassé en profondeur et aux surfaces de contacts.
L'autocombustion humaine, une cinquantaine de victimes chaque année
Venons-en maintenant à l'autocombustion humaine, « la mystérieuse, la diabolique, la qualifiée de CHS... »(3). On découvre un corps humain massivement carbonisé et réduit en cendres, sans incendie réel autour. Seules quelques extrémités du corps sont épargnées, en général, toujours celles qui ne sont pas recouvertes de vêtement. Les objets brûlables, très proches du corps, sont calcinés.
Il est recensé annuellement, en moyenne, une cinquantaine de victimes dans le monde, dont deux en France(4). Mais un corps en autocombustion peut propager l'incendie à son environnement proche et propice à l'incendie et disparaître avec lui, donc alourdir ainsi le nombre de victimes. Il faut en réalité parler de ce phénomène de combustion, comme d'un phénomène d'autocombustion humaine et non de combustion humaine « spontanée ».
Prise de conscience du phénomène
Le 4 avril 1731, à Vérone, la Comtesse Cornélia Bandi, 62 ans, est découverte au petit matin massivement carbonisée, sans incendie autour du corps. Seules quelques traces de suie apparaissent sur les murs. On s'intéresse à son cas, parce qu'elle est Comtesse. Or, « les feux diaboliques » ne peuvent pas frapper la noblesse. Il sera conclu que c'est un feu « venu de l'intérieur », compte tenu de l'éthylisme notoire de la Comtesse... Mais, déjà en 1725, le Docteur Lecat s'était intéressé au phénomène et le qualifiait d'autocombustion humaine. Très vite, on fit taire l'hérétique.
Depuis cette époque et jusqu'au début du XXe siècle, seuls les cas féminins sont relatés, les autres sont ignorés... Ah ! si seulement elles avaient pu, de plus, toutes être alcooliques, une « explication » bien facile aurait été apportée ! - Mais, docteur, je ne vous dis pas qu'il fume, je vous dis qu'il fume !!
Autre anecdote : en 1885 en Floride, Mrs. Reeser est également retrouvée carbonisée. Son mari suspecté échappera à la pendaison grâce aux ana-lyses du chirurgien légiste qui n'a trouvé aucune trace de combustible sur ce qui reste du corps. Mais alors ? Quelle explication ? Là encore, il sera seulement question de l'éthylisme de la victime, donc d'un feu « venu de l'intérieur »...
Le premier cas masculin admis est celui du notable Thomas Cochran, en Angleterre en 1907. L'histoire ne dit pas s'il était alcoolique... Depuis, on a fini par admettre que ce contexte peut concerner aussi bien les hommes que les femmes.